Une Saint-Jean aux accents d’Afrique et de rock
Ce sont les groupes Munya & Friends et Fur Fox Aches qui ont animé cette année la fête de la Saint-Jean-Baptiste à Yellowknife.
Denis Lord
IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon
Munya & Friends est un groupe local dont les musiciens sont originaires du Zimbabwe, un pays où on parle (et chante), notamment le ndébélé, le shona et le tsoa. Quant à Fur Fox Aches, le groupe de Stéphan Hervieux, son répertoire comprend du Creedence Clearwater Revival, Tom Petty, The Romantics, mais aussi Jean Leloup, Les Trois Accords et Offenbach. L’Aquilon n’a pas assisté à la prestation de Fur Fox Aches, mais a pu apprécier le talent de Munya et sa capacité à interagir avec l’audience.
Le groupe Munya & Friends en action (Photo : Denis Lord)
Des musiciens « exceptionnels »
« Munya a fait danser les gens, commente la gestionnaire de la programmation de l'Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY), Caroline Lessard. C’était vraiment beau de voir le monde heureux sous le soleil, qui dansait sur la musique. Il a vraiment réussi à aller chercher les gens et à mettre le party dans la place. »
La nouvelle gestionnaire de la programmation de l'AFCY, Caroline Lessard. (Photo : Denis Lord)
Le groupe avait été recommandé aux directeurs généraux de l’AFCY, Maxime Joly, qui l’a vu en spectacle avant de l’engager et a été très impressionné par leur talent. « Des musiciens vraiment exceptionnels, dit-il, engageants et capables de faire participer les gens. Je trouvais que c’était parfait pour le bloc un peu familial adulte. » L’absence de répertoire francophone du groupe a peu fait hésiter l’AFCY.
« C’est certain que c’est toujours un aspect un peu plus délicat étant donné que, la Saint-Jean-Baptiste, c’est la fête de la francophonie, concède Mme Lessard. Mais on voulait avoir aussi des bons bands qui venaient d’ici. Puis c’est aussi l’opportunité pour nous de célébrer avec les autres communautés. »
Fur Fox Aches
En seconde partie, après le départ des mineurs, Fur Fox Aches a joué généreusement, enchainant pièce après pièce. « Le groupe de Stephan Hervieux […] nous avait aidés aussi dans la dimension francophone lors de la première Saint-Jean que j’ai faite en 2021, au Ski Club, indique M. Joly. Son nom français, c’était Remords de Renard.
Le groupe Munya & Friends a capté l'attention de plusieurs générations. (Photo : Denis Lord)
Il y a eu des changements dans la composition du groupe, ça fait qu’il y avait un petit peu moins de tounes en français, mais nous avons eu une super belle journée. » Le directeur général de l’AFCY souligne qu’il y a peu d’artistes francophones aux Territoires du Nord-Ouest, qu’il faut les réserver longtemps en avance, et que le financement fédéral de l'évènement, coupé de 25 %, rend difficile l’embauche et le transport d’un groupe hors du territoire.
Quelque 500 personnes
Maxime Joly calcule qu’environ 500 personnes ont assisté à l’édition 2024 de la Saint-Jean-Baptiste, moins que ce qu’il souhaitait. Mais compte tenu de la température incertaine et des nombreuses activités qui avaient lieu à Yellowknife ce jour-là, il se montre satisfait.
Maxime Joly a reçu le prix d’excellence du président du chapitre ténois de Canadian Parents for French
(Photo : Denis Lord)
Par ailleurs, avant la prestation du groupe, M. Joly s’est fait remettre par la présidente de l’AFCY, Geneviève Charron, le prix d’excellence du président du chapitre ténois de Canadian Parents for French. « On les remercie beaucoup, je ne le savais pas, commente-t-il. Tout ça s’est passé à mon insu, jusqu’à la dernière minute. »
Une première pour la programmatrice
Si c’était la quatrième Saint-Jean-Baptiste que le directeur général de l’AFCY organisait à Yellowknife, il s’agissait d’une première pour Caroline Lessard, fraichement entrée en poste dans l’organisme.
« J’ai trouvé ça super le fun, confie-t-elle. Le recrutement de bénévoles, c’est toujours un enjeu difficile quand c’est le temps de faire des évènements. Mais je suis vraiment contente parce que les gens se sont vraiment mobilisés. Je les remercie du fond du cœur parce que sans eux, ça ne serait pas vraiment possible. À la fin, on a réussi à combler tous nos postes de bénévoles. »
À venir
D’autres activités estivales seront annoncées « en temps et lieu », indiquent Maxime Joly et Caroline Lessard, qui promettent de grandes choses à la rentrée, sans vouloir donner de détails. Mais pour l’instant, ils prennent quelques jours de vacances. « La Saint-Jean, explique Maxime Joly, avec deux ressources, 40 bénévoles, une douzaine de commanditaires et un budget assez significatif, c’est un énorme dossier. »
Comments