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Une première nordique pour Les Chiclettes

Hay River accueillera Les Chiclettes le 29 mars, dans le cadre des Rendez-vous de la francophonie. Le trio vocal franco-ontarien y présentera leur dernière production Sérieux ? Bravo !

Les Chiclettes présenteront le spectacle Sérieux?? Bravo?! à Hay River. (Courtoisie Les Chiclettes)

Au-delà d’un spectacle, Les Chiclettes, c’est un savant mélange d’humour, de musique et de théâtre ou, comme l’explique Stéphanie Visconti : « Les Chiclettes, c’est de l’humour musical, rétro, engagé, grand public, accessible, franco-ontarien avec de la danse ! »


Composé de Nathalie Nadon, de Geneviève Cholette et de Julie Kim – Stéphanie Visconti remplaçant Mme Cholette pour la tournée –, le groupe est né « d’un besoin alimentaire et d’un besoin de créer », comme l’explique Mme Nadon.


« Je travaillais à St. John’s, à Terre-Neuve, et je n’avais plus de pain, plus de beurre, je n’avais plus rien dans le frigidaire », poursuit-elle. C’est alors qu’elle a recruté Geneviève Cholette et Julie Kim pour fonder le groupe.


Ce sont leurs spécialisations distinctes en danse, en théâtre et en musique qui ont donné naissance à l’univers des Chiclettes. Si elles ont commencé avec des reprises de classiques de jazz, elles se sont vite mises à écrire leurs propres chansons.


« De fil en aiguille, on s’est aventuré vers un propos plus engagé, plus féministe, plus drôle, plus cynique et plus sarcastique, parce qu’on est un peu comme ça aussi dans la vie », développe Nathalie Nadon, qui dit avoir puisé son inspiration dans « nos propres bibittes ».

Inspirées notamment par les Andrews Sisters, un trio vocal américain des années 1940, les Chiclettes leur font un clin d’œil dans l’histoire de leurs personnages originaires de Wawa, une petite ville du nord de l’Ontario.


Bien que l’idée première, en mettant de l’avant les origines des Chiclettes à Wawa, était d’accentuer le sentiment de réussite de percer à New York (le thème de leur première production), la sonorité de la ville y a aussi joué un rôle. « WaWaWaWa, ça me fait penser à un son de trompette et les Andrews Sisters, c’était aussi ça leur sonorité. Patty Andrews avait vraiment une voix qui ressemblait à une trompette », ajoute Mme Nadon.


L’utilisation de personnages dans leurs productions revêt une importance significative pour le trio qui mise sur l’interaction avec le public. « On a plein de personnages qui ont fait leur apparition dans le spectacle des Chiclettes et ça me permet de faire dire des choses à ces personnages-là que les Chiclettes ne diraient jamais, mais auxquelles on peut réagir », explique la fondatrice du groupe. « On perd un peu le contrôle des fois quand le public s’implique, mais c’est ben l’fun ! », poursuit-elle en riant.

Depuis 2015, Les Chiclettes offrent la bourse #Jemaime pour aider une femme à poursuivre une formation postsecondaire. (Courtoisie Les Chiclettes)

Un trio féminin, féministe et francophone

L’œuvre des Chiclettes est indissociable des valeurs féministes. « Les thèmes qu’on va aborder vont être évidemment teintés de notre expérience féminine », expliquent-elles. Leur dernier morceau, « Le F World », est particulièrement imprégné de cette thématique.


« Dans la chanson, on compare la femme à l’eau, car la femme peut être douce comme un ruisseau qui scintille le matin de bonne heure, mais la femme peut aussi être un tsunami. L’eau peut être pleine de choses en même temps », image Nathalie Nadon. « Ce qu’on aimerait, c’est de rétablir l’équilibre. Je sais que l’homme blanc est particulièrement malmené ces temps-ci, mais je pense qu’on serait dans un monde meilleur s’il y avait réellement un équilibre entre les hommes et les femmes », dit-elle en poursuivant.


« La femme peut être plein de choses, et pourquoi pas ? Pourquoi est-ce qu’il faudrait la caser ? Dame Nature, on la respecte tellement, pourquoi ne pourrait-on pas respecter l’énergie féminine ? », ajoute Mme Nadon. Cette métaphore vit dans Le F World, un morceau tout en douceur qui contraste avec les créations habituellement speedées et in your face des Chiclettes. « La force est la même, c’est juste qu’elle est canalisée différemment », lance l’artiste.


Cette volonté de changer les choses est aussi présente hors de la scène, avec la bourse #Jemaime. Depuis 2015, Les Chiclettes, par l’entremise de la Fondation franco-ontarienne, offrent une bourse de 1 500 $ à des femmes souhaitant poursuivre une formation d’éducation postsecondaire.


« Quand on veut se tenir debout et arriver au bout de nos rêves, il faut bouger les choses et le féminisme et la féminité entrent en ligne de compte », témoigne Nathalie Nadon.


Les Chiclettes, qui souhaiteraient offrir 10 000 $, espèrent que cette initiative pourrait inspirer d’autres artistes ailleurs au Canada. « On trouvait que pour obtenir son indépendance, pour aller plus loin et réaliser ses rêves, ça passe vraiment par l’éducation », explique Mme Nadon. « Je sais que les artistes, on n’a pas beaucoup d’argent, mais je me dis que si on attend d’en avoir on ne fera jamais rien », lance-t-elle.


Outre le féminisme, la francophonie en milieu minoritaire est un thème omniprésent dans l’univers et dans la formation des Chiclettes, toutes les trois ayant connu cette réalité. Stéphanie Visconti, originaire de Pickering en Ontario, ne pensait pas pouvoir faire une carrière artistique en français en Ontario, car il n’y avait pas de spectacle offert dans la langue. « J’ai dû me déplacer de ville, simplement pour aller dans une école francophone », témoigne-t-elle.


« Je ne pense pas que je serais la créatrice que je suis devenue si j’étais restée à Ottawa… Quand tu es en situation minoritaire, il faut tout le temps que tu te relèves les manches, que tu brasses la machine », ajoute Nathalie Nadon.


Le groupe, qui est sur la route depuis la mi-février, terminera sa tournée à Whitehorse au Yukon, le 2 avril. « On a vu beaucoup de pays et on a fait beaucoup de kilométrage », expliquent Les Chiclettes qui en sont présentement à la moitié de leur tournée.


Des billets sont encore disponibles pour le spectacle du 29 mars à Hay River. L’Association franco-ténoise du Sud et de l’Ouest (AFTSO) se charge de la vente. Les intéressés peuvent se les procurer en contactant l’AFTSO.

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