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Une liste contestée

Denis Lord

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon


La carte d’AISIX montre les 10 collectivités de moins de 30 000 habitants les plus vulnérables aux feux de forêt et celles qui verront la plus forte croissance de probabilité de feux de forêt. (AISIX)


Malgré les récriminations de la mairesse de Hay River, la firme AISIX affirme toujours que la municipalité est parmi les plus menacées au Canada par les feux de forêt.


AISIX est une firme spécialisée dans l’analyse de données pour la préparation aux impacts des changements climatiques, et qui a notamment pour clientèle des banques et des compagnies d’assurances. Le 2 janvier dernier, elle rendait publique sa liste des 10 municipalités canadiennes de moins de 30 000 citoyens les plus vulnérables aux feux de forêt, identifiées à l’aide d’historiques, de données et de l’intelligence artificielle. La liste contient essentiellement des agglomérations de Colombie-Britannique et d’Alberta, mais aussi Hay River et Fort Smith.


« Je ne crois pas que nous soyons parmi les 10 les plus à risque », a déclaré la mairesse de Hay River, Kandis Jameson, à NWT News/North. Mme Jameson a rappelé que beaucoup d’arbres autour de la municipalité ont brulé à l’été 2023; les risques pour Hay River ont donc fortement diminué et la mairesse s’insurgeait qu’une nouvelle non fondée puisse susciter de la crainte chez ses concitoyens. 



Sur 30 ans


Chef de la réalisation chez AISIX, Gioachino Roberti dit avoir été en communication avec l’administration de Hay River et la mairesse Jameson pour donner des précisions sur l’étude. Les données de 2023 n’ont pas été utilisées, explique-t-il.


« La probabilité de feu va être un peu moindre dans les prochaines années parce que beaucoup de feux ont détruit la forêt, concède le scientifique. Mais quand on regarde la probabilité sur 30 ans, la probabilité de feux va être importante. […] On voit que Hay River est quand même dans le top 10. »

La mairesse de Fort Smith, Dana Ferguson, est au courant de l’étude d’AISIX.

« Nous sommes dans une situation légèrement différente [que Hay River], explique-t-elle. Le feu est venu très près de la collectivité, mais ensuite il s’est détourné et s’est dirigé vers le Sud. […] Beaucoup de sources potentielles de combustible ont brulé, mais nous sommes encore à risque d’un certain côté de la communauté. »

Fort Smith a été proactive, avec beaucoup de travail de prévention et de réduction des risques autour des gens et des infrastructures critiques, avance l’élue. « Nous avons eu des risques de feu chaque été et le feu est toujours venu proche de la collectivité […] pas aussi significativement qu’en 2023, mais il y a toujours eu ce genre de risque autour de nous. Alors nous en sommes conscients et nous sommes sages. Je pense que le seul avantage de 2023 […] est que nous recevons plus d’argent du gouvernement, alors nous pourrons mettre plus de mesures en place pour les cinq prochaines années. »


Mme Ferguson croit que des études du type d’AISIX peuvent assoir la légitimité de communautés telles que la sienne pour recevoir du financement pour la lutte contre les feux de forêt.



Une combinaison de technologies


Outre la liste des 10 petites collectivités canadiennes les plus à risque, la compagnie AISIX a développé une liste des communautés où l’augmentation des probabilités de feux de forêt est la plus élevée – au Québec et au Nouveau-Brunswick, essentiellement – et une autre des parcs les plus vulnérables aux feux de forêt, tous situés en Alberta et en Colombie-Britannique, hormis le parc Kluane, au Yukon.


« La technologie, on peut dire que c’est nouveau parce que c’est la combinaison de plusieurs techniques de modélisation, précise Gioachino Roberti. On utilise l’apprentissage automatique, de la modélisation probabilistique. […] On a des modèles physiques qui modélisent la croissance du feu selon les lois de la physique et on fait ça dans un contexte probabilistique. Du coup, on fait des millions de simulations pour voir tous les scénarios possibles de démarrage et propagation de feu. On utilise aussi des modèles de changements climatiques pour la modélisation des températures, des précipitations dans le futur. »


Le docteur Roberti précise que AISIX a développé un nouveau logiciel pour modéliser la propagation du feu à partir d’outils informatiques de Ressources Naturelles Canada.



Clarté et accessibilité


« À la fin, ce qu’on dit, ce n’est pas forcément quelque chose de nouveau, dit M. Roberti. On sait qu’il y a beaucoup de feux […] aux Territoires du Nord-Ouest, en Alberta et en Colombie-Britannique. La différence, c’est qu’on a mis tout ça dans une carte, avec une visualisation un peu plus facile et un ranking. Du coup ça devient plus facile pour les gens de voir le problème et de comprendre l’importance de tout ça. »


Selon Gioachino Roberti, aux États-Unis, on peut plus facilement accéder à ce type de données; on peut entrer son adresse dans un site Internet et accéder aux données sur les probabilités de feu, de pluie, ou de vagues de chaleur. 



Intelli-feu


Les gouvernements du Canada et des Territoires du Nord-Ouest annonçaient le 24 janvier dernier l’injection pour cinq ans de 10,3 M$ dans le cadre du programme des collectivités résilientes grâce à Intelli-feu. 


 Cet investissement conjoint a permis ou permettra, entre autres, la création d’une équipe pour faire progresser les sept volets Intelli-feu (éducation, planification d’urgence, gestion de la végétation, etc.), la formation des membres de 17 services de lutte contre les incendies de bâtiments pour offrir les programmes Intelli-feu dans leurs collectivités et des évaluations professionnelles de domiciles.


« Je ne sais pas quel sera le montant alloué à notre communauté, commente Dana Ferguson, mais je sais que notre directeur des services de protection, Adam McNabb s’occupe du dossier. […] Il a de grands projets, enlever la végétation et faire la maintenance des coupe-feux mis en place en 2023. »

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