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Photo du rédacteurCristiano Pereira

Un camp pour les sans-abris qui veulent guérir de l’alcoolisme

Situé sur l’Ingraham Trail, c’est une solution hivernale provisoire basée sur l’abstinence pendant seulement dix semaines.


Cristiano Pereira

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon


Face à une crise croissante de l’itinérance et à la saturation des refuges d’urgence de Yellowknife, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO) va présenter une solution temporaire : le projet Camp dans la nature. Situé sur Ingraham Trail, dans les installations du Camp Connections, pas loin de Reid Lake, ce camp vise à offrir un abri sûr et stable à une vingtaine de personnes en situation de vulnérabilité, tout en répondant à la demande d’un environnement basé sur l’abstinence. Mais c’est une solution temporaire qui ne dure que dix semaines. 


Ce projet, inauguré alors que l’hiver approche à grands pas, se veut une réponse urgente à la surpopulation des refuges et aux dangers associés à l’exposition au froid. « Le projet répond au besoin urgent d’options d’hébergement sures et stables et de soutien favorisant la guérison aux TNO. Ce projet fournit non seulement un lieu d’hébergement immédiat aux personnes qui en ont besoin, mais aussi des services de soutien essentiels qui peuvent aider ces personnes à atteindre la stabilité et l’indépendance », a déclaré le premier ministre R. J. Simpson, soulignant l’importance de cette initiative pour protéger les Ténois les plus vulnérables.



Le camp vise à offrir un abri sûr et stable à une vingtaine de personnes en situation de vulnérabilité, tout en répondant à la demande d’un environnement basé sur l’abstinence. (Courtoisie dancingskies.ca)


Le camp, géré par l’organisation locale NWT-Integration & Community Services (NWT-ICS), a été conçu après des consultations avec des résidents en situation d’itinérance, des ONG et des partenaires institutionnels, dont la Ville de Yellowknife et la GRC. Ce projet repose sur une approche axée sur l’abstinence, demandée par de nombreux sans-abri et alignée avec les recommandations de la Stratégie de gestion de l’alcool du GTNO. Les résidents doivent s’engager à vivre dans un environnement exempt d’alcool et de drogues, une condition qui vise à garantir leur sécurité ainsi que celle du personnel du camp.


Toyeke Adedipe, représentant du ministère de l’Exécutif et des Affaires autochtones, a expliqué à Médias ténois que l’emplacement du camp, situé sur la route Ingraham Trail, permet d’offrir un cadre serein, loin des pressions du centre-ville. « Nous demandons au public de respecter cet espace, qui devient le domicile des résidents pour la durée du projet », a-t-il précisé, ajoutant que l’accès au camp est strictement encadré pour préserver la tranquillité des lieux. Les candidatures peuvent être déposées directement au Bureau des Services intégrés, situé au 4510, 50e Avenue à Yellowknife, ou auprès des opérateurs de refuges locaux.


Le camp propose une série de services pour accompagner ses résidents. Les services de counseling sont offerts deux fois par semaine, tandis que des programmes culturels, ajustés aux besoins et aux intérêts des participants, sont organisés trois fois par semaine. Un soutien médical est disponible sur place 24 h/24, et les infrastructures ont été pensées pour faire face aux conditions climatiques extrêmes : dortoirs isolés et chauffés au poêle à bois, douches chaudes, toilettes extérieures et une cuisine centrale où les résidents partagent leurs repas et des activités communautaires.


Le projet, dont le cout total est estimé à 642 000 $, est financé en grande partie par des tiers, le GTNO contribuant à hauteur de 7 000 $. Loin de détourner des ressources des refuges existants, le camp vise à alléger la pression sur le système en libérant des places pour ceux qui ne peuvent ou ne souhaitent pas vivre dans un cadre d’abstinence. Cependant, il s’agit d’une solution temporaire, prévue pour une durée de juste dix semaines. À l’issue de cette période, les résidents devront trouver d’autres solutions, bien que le GTNO affirme que des efforts sont en cours pour développer des options de logement à long terme.


Ce caractère temporaire soulève des questions sur l’efficacité du projet face à la crise chronique de l’itinérance. Pour le gouvernement, il s’agit avant tout d’une mesure d’urgence. « Le Camp dans la nature est destiné à fournir un abri temporaire sûr pendant l’hiver, en attendant que des solutions de logement à plus long terme soient mises en place », a précisé le GTNO. Si le projet s’avère concluant, il pourrait servir de modèle pour des initiatives similaires dans d’autres régions des TNO.


Alors que le camp s’apprête à accueillir ses premiers résidents, Toyeke Adedipe insiste sur l’importance de cette initiative : « Nous espérons que ce projet soulagera la pression sur les refuges et offrira aux participants un lieu où reconstruire leur stabilité. »

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