top of page
  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter

Sensibilisation de rue : Yellowknife Street Outreach en péril

Photo du rédacteur: Cristiano PereiraCristiano Pereira

Scott Robertson présente les défis financiers et les recommandations pour renforcer un service essentiel aux personnes vulnérables


Cristiano Pereira

IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon


Lors de la réunion du conseil municipal de Yellowknife le 29 octobre, Scott Robertson, infirmier et consultant de la santé, a présenté les conclusions d’une évaluation récente du programme de sensibilisation de rue Yellowknife Street Outreach. Ce service essentiel, géré par la Société des femmes de Yellowknife, fournit des transports surs et un soutien crucial aux personnes en situation d’itinérance dans la ville. La présentation détaillée de Robertson a mis en évidence l’efficacité du programme, la demande croissante et le besoin urgent de financement durable.



Une partie clé de la présentation de Robertson a porté sur la visibilité croissante

de l’itinérance à Yellowknife. (Capture d'écran de la conférence de presse)


« La Société des femmes de Yellowknife, qui gère actuellement le programme de sensibilisation, fait beaucoup avec peu », a déclaré Robertson, révélant que le programme fonctionne actuellement avec un déficit de 50 000 $. Il a souligné la dépendance du programme au financement à court terme, ce qui freine sa planification à long terme et met en péril sa capacité à répondre aux besoins croissants des populations vulnérables de Yellowknife. « Pour continuer, il faut un financement adéquat et durable », a-t-il ajouté.

Une partie clé de la présentation de Robertson a porté sur la visibilité croissante de l’itinérance à Yellowknife. En tant que centre de ressources des Territoires du Nord-Ouest, la ville connait une augmentation du nombre de personnes qui migrent depuis les communautés plus petites. « Yellowknife est le centre de ressources. Les gens viennent ici parce qu’ils savent que des ressources sont disponibles », a-t-il expliqué, soulignant que le problème de l’itinérance dépasse les limites de la ville et concerne l’ensemble du territoire.


Depuis sa création en 2017, le programme de sensibilisation a fourni des milliers de trajets surs aux personnes nécessitant de l’aide. Robertson a souligné l’importance de ce service, en particulier dans la réduction de la pression sur les services d’urgence et la GRC. « Lorsque je travaillais aux urgences de l’ancien hôpital Stanton, ce service n’existait pas, et nous devions appeler la GRC chaque jour pour prendre en charge des personnes qui n’avaient pas besoin d’être avec nous, mais n’avaient nulle part où aller », a-t-il partagé. Les trajets surs du programme de sensibilisation ont considérablement allégé la charge de travail des soins d’urgence et des forces de l’ordre, offrant une alternative précieuse aux personnes nécessitant de l’assistance sans relever des soins d’urgence ou de la détention.


Un sondage réalisé dans le cadre de l’évaluation a recueilli plus de 680 réponses validées, indiquant un soutien communautaire large en faveur du programme. Robertson a souligné le rôle essentiel du programme de sensibilisation pour établir une relation de confiance au sein de la communauté de rue, un élément crucial pour fournir des services efficaces. « Les clients font vraiment confiance au service, et c’est important », a-t-il précisé, en notant que le programme relie les clients à des services auxquels ils n’auraient peut-être pas accès autrement.


L’évaluation comprenait une série de recommandations visant à améliorer l’efficacité et la portée du programme de sensibilisation. L’équipe de Robertson a proposé une approche en deux phases, en commençant par renforcer le service de transport principal et en étendant ensuite les efforts de sensibilisation, de gestion de cas et d’engagement communautaire. « Un transport sûr et fiable et une meilleure sensibilisation sont essentiels pour répondre aux besoins de cette population », a affirmé Robertson, soulignant l’importance d’adapter les horaires de fonctionnement pour mieux correspondre à la disponibilité des refuges et résoudre les lacunes en matière de coordination des services.





Le financement reste le plus grand défi pour l’avenir du programme. Robertson a souligné que la dépendance au financement mensuel laisse le programme vulnérable et limite son potentiel de croissance. « Gérer un programme avec un financement incertain est difficile, en particulier pour une agence à but non lucratif », a-t-il déclaré, plaidant pour des engagements financiers pluriannuels de la part des municipalités, des territoires et du gouvernement fédéral.


Une autre recommandation clé de l’équipe de Robertson était d’assurer une communication claire et une harmonisation des politiques entre toutes les agences impliquées dans le soutien aux populations itinérantes. Il a expliqué que de nombreuses agences étaient incertaines quant à la portée du programme, ce qui entrainait des inefficacités et des lacunes dans le service. « Il est nécessaire d’assurer la cohérence et la clarté de ce service, sur ce qu’il est et ce qu’il n’est pas », a souligné Robertson, appelant à des politiques qui définissent les limites du service et les permissions pour les travailleurs de rue.


Le budget proposé dans le rapport prévoit un cout initial d’environ 850 000 $ pour la première année afin de couvrir les frais d’implantation, avec des dépenses qui devraient légèrement diminuer au cours des années suivantes à mesure que le programme se stabilise. Cependant, Robertson a averti que la réduction des effectifs ou des heures de sensibilisation compromettrait l’efficacité du programme. « Réduire les services signifie diminuer la capacité du programme à répondre aux heures de fort besoin, ce qui influe directement sur la population la plus vulnérable de la ville », a-t-il conclu.


Les membres du conseil municipal de Yellowknife ont exprimé leur soutien aux conclusions du rapport et ont reconnu l’importance d’un financement durable pour assurer le succès du programme. La discussion a souligné la nécessité d’une approche collaborative entre les organismes gouvernementaux et communautaires pour aborder l’itinérance de manière globale. Comme l’a souligné Robertson, « Ce n’est qu’un élément du puzzle. La sensibilisation seule ne résout pas l’itinérance, mais elle fait partie intégrante d’une réponse coordonnée ».

Comments


bottom of page