Secrétariat COVID-19 : Cochrane défend ses choix
La première ministre des TNO a comparu devant un comité parlementaire de l’Assemblée législative, le 24 septembre, pour justifier le choix de créer un secrétariat dédié à la lutte contre la pandémie de COVID-19.
La première ministre des TNO, Caroline Cochrane. (Photo: Thomas Ethier)
La première ministre, Caroline Cochrane, flanquée de l’administratrice en chef de la santé publique, Dre Kami Kandola, la ministre de la Santé et des Services sociaux, Julie Green et la ministre des Finances, Caroline Wawzonek, a défendu l’utilité du Secrétariat COVID-19.
« Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous avons créé ce nouveau secrétariat, a-t-elle déclaré. Nous devons maintenir la protection que nous avons déjà en place. Des services comme Protégeons les Ténois, 811, les centres d’isolements sont nécessaires pour protéger et informer les résidents, les entreprises et soutenir le chef de la santé. »
La première ministre a ajouté que ces services seraient transférés vers le Secrétariat COVID-19.
Au moment de l'annonce de la création du secrétariat, il avait été jugé « superflu » par des entreprises des TNO.
« Malgré des statistiques très positives, nous sommes la seule juridiction au Canada qui a choisi d’investir de l’argent d’abord destiné à appuyer notre système de santé pour créer une toute nouvelle division gouvernementale », avaient affirmé des signataires d’une lettre ouverte à la première ministre.
Quel budget ?
Au total, le cout de ce nouvel organe, intégré au ministère de la Santé et des Services sociaux, mais placé sous la responsabilité de la première ministre, s’élève à 2,6 millions $ par an.
Le budget total des investissements 2020/2021 mis en place dans le cadre de la pandémie est de 31,7 millions $.
Pour rappel, les 86 millions $ évoqués précédemment lors de différents débats étaient une estimation sur trois ans fournie par le GTNO.
« Je veux qu’il soit bien compris que les couts liés au Secrétariat sont déjà en cours », a tenu à préciser Caroline Cochrane.
86 postes sont déjà pourvus sur les 150 prévus pour l’ensemble des TNO.
Mauvaise communication
Le sous-ministre responsable du nouveau secrétariat, Russell Neudorf, s’est entretenu avec les médias ténois avant la rencontre de l’Assemblée législative afin de mieux définir ce nouvel organe. Et surtout, excuser le manque d’explications.
« Il y a eu beaucoup de questions autour de sa nécessité et de son efficacité. Je crois que c’est en partie de notre faute parce que nous n’avons peut-être pas réalisé le meilleur travail pour expliquer comment cette institution pourrait bénéficier aux résidents et aux entreprises », a-t-il confié au début de son explication.
« Il ne faut pas penser que le Secrétariat est un nouvel organisme, a-t-il expliqué. C’est la même unité de réponse à la pandémie que nous avons connue depuis les sept derniers mois, mais cette fois réunie sous un seul toit. »
Députés mitigés
Du côté du Comité permanent, la députée de Kam Lake, Caitlin Cleveland, a évoqué la « frustration » quant aux frais engagés dans cette nouvelle entité.
« Est-ce que [le Secrétariat] est une réponse durable ? Je sais que la manière dont on dépense l’argent pour contrer la COVID-19 en ce moment, basée sur la situation géographique des TNO, n’est pas bien perçue par les résidents. »
Ce à quoi la première ministre a répondu qu’il en était de même dans tout le Canada. « Je comprends tout à fait les frustrations que les résidents ressentent face aux dépenses, mais toutes les juridictions du pays et dans le monde dépensent des fonds qui n’avaient pas été anticipés. »
Trouver des alternatives à la quarantaine
Le député du nord de Yellowknife, Rylund Johnson, a évoqué différentes options que devrait envisager le Secrétariat. Par exemple, avoir recours à des tests plus rapides et, également, trouver de meilleures solutions pour l’auto-isolement.
« Des gens de Tuktoyaktuk, de Fort Simpson, m’ont dit qu’ils voulaient rentrer chez eux [...] Ils ne veulent plus rester dans les hôtels, a-t-il rapporté. Je comprends que le but initial de cet isolement est l’absence de ressources de santés dans les petites collectivités, mais ne peut-on pas déployer les [17,2 millions $] utilisés pour les centres d’isolement pour combler les ressources dans les petites collectivités ? »
Caroline Cochrane a répondu que des options de cet ordre étaient envisagées, en accord avec l’administratrice en chef de la santé publique.
« Ce sont des idées que j’aime entendre des députés. Plus nous avons de rétroaction sur les possibilités d’économiser de l’argent sur les centres d’isolements sans pénaliser les collectivités, plus nous sommes heureux », a-t-elle confié avant d’ajouter : « Mais je garde en tête que les chiffres [de la COVID-19] ne cessent d’augmenter au Canada, donc ce n’est pas le moment de reculer. »
Redéfinir la « bulle »
La députée d’Inuvik Twin Lakes, Lesa Semmler, a, elle, affirmé que la réponse du Yukon face à la pandémie était peut-être meilleure que celle des TNO.
« Ils ont des petites collectivités comme nous [...] Ils ont vraiment fait un très bon travail, a-t-elle dit, et j’ai l’impression qu’il faut que l’on redéfinisse notre “bulle”. »
À noter qu’à la suite de l’intervention de Mme Semmler la diffusion de la rencontre a été coupée. Plus de direct vidéo ni sur la page Facebook, ni sur le site de l’Assemblée.
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