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Photo du rédacteurBatiste Foisy

Réouverture des écoles?

Une réouverture des écoles francophones dans les prochains jours serait « clairement impossible », estime le président de la Commission scolaire francophone des TNO.

Si la mise en place des allègements aux mesures d’urgence de santé publique permet la réouverture des écoles primaires et secondaires du territoire, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle se produira avant la fin de l’année scolaire en cours.


Quoique l’administratrice en chef de la santé publique estime que « c’est le moment idéal » pour rouvrir les écoles, la décision d’aller de l’avant avec une telle initiative revient aux commissions scolaires qui, en mars, avaient annoncé unanimement qu’elles ne rouvriraient pas leurs portes avant septembre.


Rejoint dans les heures qui ont suivi l’annonce du plan progressif d’allègement des mesures d’urgence, le président de la Commission scolaire francophone des TNO, Simon Cloutier, s’est dit surpris par le changement soudain de directive.


« Nous l’avons appris en même temps que vous tous, indique-t-il. C’est pour ça que ça nous a tous pris par surprise. Étant donné que nous avions voté la fermeture de nos écoles jusqu’à la fin de l’année scolaire, cette décision-là n’a jamais fait partie de nos débats. […] Ça rend la question difficile [à trancher] parce qu’on ne connait pas la volonté des gens, la volonté du personnel enseignant ou la volonté de la commission scolaire elle-même parce que nous n’avons jamais eu la discussion. »


Selon M. Cloutier, avant d’annoncer une réouverture des deux écoles francophones des TNO, il faudra d’abord évaluer la pertinence d’enclencher un tel processus à six semaines de la fin de l’année scolaire. « Il y a beaucoup de travail à faire dans un très court laps de temps pour pouvoir prendre cette décision », juge-t-il.


Le président de la CSFTNO indique que des échanges devront avoir lieu « très, très prochainement » avec le ministère de l’Éducation, avec les directions d’école, avec les parents, ainsi qu’avec le syndicat des enseignants, puisqu’une telle décision aurait certainement pour effet d’alourdir leur tâche.


Le plan « Une reprise avisée » prévoit, en effet, que les écoles qui choisiront de rouvrir leurs portes devront mettre en place des protocoles stricts d’éloignement physique qui devront être approuvés par la santé publique, ce qui pourrait avoir pour effet, notamment, de réduire la capacité d’accueil des salles de classe. Par ailleurs, on demande aux écoles de continuer d’offrir l’option de l’enseignement à distance pour accommoder les parents qui ne souhaitent pas que leurs enfants retournent en classe ou ceux dont les foyers abritent des personnes immunocompromises.


« Nous ne sommes pas en position de demander à nos enseignants de travailler toute la journée à l’école et, suite à ça, de travailler le soir ou les weekends, pour les personnes qui ont décidé de rester à la maison, pondère le président de la CSFTNO. Ça serait une surcharge incroyable de travail pour ces gens-là et nous ne pouvons pas nous permettre de faire ça. »


Face à un tel casse-tête, Simon Cloutier estime qu’il serait impensable de rouvrir les écoles au premier jour de l’autorisation de déconfinement : « Quelle que soit la décision, ça je peux vous le garantir, il n’y a aucune de nos deux écoles qui va être en mesure d’ouvrir au moment exact où l’on va entrer dans la phase I du déconfinement, ce qui pourrait arriver vendredi ou la semaine prochaine. Ça c’est clairement impossible. »

Écoutez notre entretien avec le président de la CSFTNO, Simon Cloutier.


Inquiétudes des députés

Quand l’administratrice en chef de la santé publique, Dre Kami Kandola, a présenté son plan devant le comité permanent de l’Assemblée législative, le 13 mai, certains députés ont exprimé les craintes des résidents de leurs collectivités quant à une éventuelle réouverture des écoles.


« Les commissions scolaires en ont été informées hier », a souligné la députée d’Inuvik Twin Lakes, Lesa Semmler, indiquant qu’il s’agit là d’un travail considérable de planification pour le personnel scolaire.


« Pourquoi essayer de rouvrir les écoles ce printemps plutôt qu’en septembre ?, a questionné le député de Nunakput, Jackie Jacobson. Des enseignants de notre collectivité sont à l’extérieur et devront peut-être y revenir, en passant par un auto-isolement de deux semaines, ce qui augmente les risques de propagation ».


« Nous n’aurons pas de vaccin avant longtemps. Sommes-nous prêts à rester en confinement dans les écoles pour les deux prochaines années ?, a répondu la Dre Kandola. En comparaison au reste du Canada, ce printemps est la période idéale pour ouvrir les écoles. Ouvrir cet automne serait plus risqué, les risques de propagation pourraient alors être plus élevés. Ma [déclaration] aux directions d’école, aux parents et aux résidents, c’est qu’il est sécuritaire d’ouvrir les écoles ce printemps. »


« Par ailleurs, nous observons une conséquence indirecte des fermetures d’école : certains enfants vivent dans des conditions à risque et, du point de vue de la santé publique, l’école représente pour eux un lieu sûr », a-t-elle ajouté.


Avec la collaboration de Thomas Ethier

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