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Nanook-Nunakput 2024 : construire la cohésion

Denis Lord - IJL - Articles de L'Arctique


Dans l’anticipation d’une présence militaire accrue dans le Nord, l’Opération Nanook-Nunakput 2024 a donné l’occasion à différents corps des Forces armées canadiennes d’inspecter les lieux et d’appréhender les contraintes inhérentes.


Déploiement à Resolute Bay. Photo: Denis Lord

L’Opération Nanook-Nunakput, qui regroupe environ 115 militaires, se déroule du 6 aout au 26 septembre, comprenant les activités de prédéploiement et de redéploiement. Nanook, désigne les quatre exercices de renforcement de la présence des Forces armées canadiennes dans le Nord dont Nunakput, spécifique à la surveillance du passage du Nord-Ouest.


Des membres des différents corps des Forces armées canadiennes à bord d'un hélicoptère Chinook. Photo: Denis Lord

Médias Ténois faisait partie d’une tournée comprenant, outre les personnes précitées, des médias, la Garde côtière canadienne et des représentants militaires de l’Australie et des États-Unis (voir texte Nanook s’internationalise).


À Resolute Bay, au Nunavut, les visiteurs ont visité le Centre de formation des Forces armées canadiennes dans l’Arctique et assisté à une simulation de sauvetage par les Rangers canadiens des rescapés d’un accident d’avion. 


À Cambridge Bay, ils ont profité d’un tour guidé de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique; après un voyage en hélicoptère, ils ont rencontré un groupe militaire surveillant le passage du Nord-Ouest.


Tout au long du voyage, des breffages sur l’équipement, l’organisation, les contraintes du milieu, avec, maintes fois soulignée, la problématique des télécommunications.


Le caporal Zachary Wells, du 1er Régiment du génie, avec un élément du système de télécommunications ATAC, qui permet d'envoyer des rapports, de dialoguer, d'indiquer sa position. Photo: Denis Lord


Mettre les soins à niveau

Le brigadier général Marilynn Chenette et l’adjudant-chef Martin Bédard du Groupe des services de santé des Forces canadiennes, étaient sur place afin de développer sa capacité à prodiguer des soins dans le Nord


« Le gouvernement a annoncé qu’il aura des [carrefours de soutien opérationnel] au Nord du Canada dans le futur, élabore Mme Chenette. Il faut s’assurer qu’on soit prêt et disponible à donner le soutien dans toutes ces régions éloignées : les premiers soins, les soins urgents, les soins potentiellement chirurgicaux. […] Je pense que ça va être important pour nous d’explorer et peut-être même de faire des exercices pour exercer notre équipement dans les zones très froides, les transfusions de sang, le transport du sang… Est-ce que les équipements fonctionnent bien dans ce type d’environnement? »

Des sièges vides

Si la nouvelle doctrine de défense canadienne, Notre Nord fort et libre, annonce 218 M$ sur 20 ans pour ces carrefours, et qu’il y faudra du personnel, la croissance de celui-ci n’est pas pour demain, commente le commandant de la Force opérationnelle interarmées Nord, le brigadier-général Dan Rivière. 


Le commandant des Forces opérationnelles interarmées Nord, le brigadier-général Dan Rivière. Photo: Denis Lord
« Je ne pense pas que dans les cinq prochaines années, on va voir le nombre de militaires tripler à Yellowknife, concède-t-il. Il faut des infrastructures pour ça. […] Ce qu’il faut actuellement, c’est remplir les sièges vides. Il y a des secteurs où 60 % des postes sont pourvus. Mais remplir ces sièges dans les prochaines années semble faisable et réaliste. Ça nous permettra de faire un meilleur travail. »

Des améliorations technologiques à la défense de l’Arctique devraient être mises en place sous peu. 


« Il y a un projet de véhicule à mobilité améliorée sur lequel nous travaillons, annonce le brigadier-général. Nous savons qu’il y aura une modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Il y a des projets de radars transhorizons qui s’en viennent, des projets très couteux […], beaucoup de technologie de surveillance et de détection, toute une flotte de drones… »

Une relève rassurante

Dan Rivière souligne que, d’une année à l’autre, toutes les missions sont relativement similaires, mais pour Nanook-Nunakput 2024, les Forces armées canadiennes ont dû composer avec le déploiement d’une partie de ses membres en Lettonie.


« Habituellement, on voit une unité de l’armée fournir le gros de la force terrestre, explique le brigadier-général. Cette année, il a fallu piger dans 20 unités. […] Nous avons des membres qui viennent juste de finir leur formation et se sont lancés dans le jeu. Le Nord pour eux, c’est presque un déploiement outremer. […] J’ai vu beaucoup de leadeurship durant ces deux jours. Il m’a semblé que le futur est entre bonnes mains. »

Le commandant des Forces opérationnelles interarmées Nord s’est déclaré satisfait du dialogue avec les leadeurs locaux. 


« Il y a eu des mots d’appréciation, affirme-t-il. Parfois on marche sur les œufs parce qu’on ne connait pas vraiment la culture. On fait de son mieux et on s’éduque. Le fait que nous puissions discuter des problèmes perçus d’une manière ouverte, c’était très positif. »

Une collaboration des cinq médias francophones des territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.


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