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Photo du rédacteurThomas Ethier

Lutte aux dépendances : le GTNO propose un plan

Le plan d’action du GTNO est déposé dans la foulée du rapport de la vérificatrice générale du Canada qui signalait d’importantes lacunes.


Thomas Ethier – IJL Réseau.Presse – L’Aquilon


Le gouvernement des TNO a dévoilé le 7 octobre un plan de travail préliminaire visant à améliorer ses services de lutte aux dépendances. Le document est ainsi dévoilé trois mois après le dépôt d’un rapport de la vérificatrice générale du Canada mettant en lumière une décennie marquée par des manquements majeurs dans l’offre de services aux résidents qui y ont recours.


Le rapport faisait état de « lacunes préoccupantes », et ce, « tant pour ce qui est d’assurer à l’ensemble de la population un accès équitable aux services que pour veiller à ce que les services de prévention et de traitement des dépendances […] soient sécuritaires sur le plan culturel de la clientèle autochtone, et à ce que les services de suivi après traitement appuient suffisamment les objectifs de la clientèle en matière de rétablissement ».


La ministre de la Santé et des Services sociaux, Julie Green, avait promis, après le dévoilement du document, d’agir en fonction des recommandations de la vérificatrice générale pour apporter des améliorations « concrètes et durables ».


Au moment de présenter le plan de travail préliminaire au comité, la sous-ministre de la Santé et des Services sociaux des TNO, Jo-Anne Cecchetto a parlé de changements à apporter pour mieux répondre aux besoins des personnes affectées. « Les trois autorités de santé et services sociaux des TNO reconnaissent les effets dévastateurs des dépendances dans les vies des individus, des familles et des communautés à travers ce territoire », a-t-elle indiqué.

La directrice au ministère de la Santé et des Services sociaux, Sarah Chorkowasi (au centre), accompagnait la sous-ministre, Jo-Anne Cecchetto, pour le dévoilement du plan de travail préliminaire visant l’amélioration des services de lutte aux dépendances. (Capture d'écran)


Enjeux majeurs

Le plan de travail préliminaire – qui doit encore être adopté à l’Assemblée législative – propose en bref le déploiement d’une stratégie visant à redresser la situation d’ici 2024, en se concentrant sur les recommandations incluses au rapport.


Le ministère entend notamment, au cours de la prochaine année, travailler en partenariat avec les gouvernements autochtones pour définir les besoins, cartographier les services existants à travers le territoire, mieux connaitre la clientèle et mieux planifier les suivis des patients après traitement. Le ministère entend également consulter la population et les parties prenantes pour mieux définir les besoins en matière de sécurité culturelle et les ressources nécessaires.


« Cette recommandation n’est pas facile à entendre », a affirmé la directrice au ministère de la Santé et des Services sociaux, Sara Chorostkowski, en parlant des lacunes rapportées sur le plan de la sécurité culturelle. « Étant donné tous les efforts que nous avons consacrés à la sécurité culturelle, ce n’est pas facile à entendre, mais c’est légitime. […]. Malgré les efforts entrepris jusqu’à maintenant, nous devons en faire davantage, et devons nous concentrer à la sécurité culturelle de nos services de lutte aux dépendances ».


Parmi les diverses lacunes mises en lumière dans le rapport, le système de suivi après traitement est critiqué à grands traits par la vérificatrice générale, qui parle notamment de découvertes « troublantes ». Le bureau souligne avoir examiné, dans le cadre de l’enquête, les dossiers d’un échantillon aléatoire de 32 personnes ayant participé à un programme de 2018 à 2021, toutes référées par l’entremise du programme de counseling communautaire.


« Des plans de suivi après traitement avaient été créés pour seulement deux des 32 clientes et clients dont nous avons examiné les dossiers. Cela était particulièrement troublant, surtout parce qu’il était indiqué que de tels plans avaient été créés dans l’ensemble des 32 demandes », lit-on dans le document.


Au chapitre des mesures mises en place pour assurer aux clients autochtones une sécurité culturelle, le bureau déplore entre autres qu’au cours de la dernière décennie, aucune autorité n’ait « réfléchi à la façon de reconnaitre les systèmes autochtones traditionnels d’expérience et d’expertise au moment de recruter du personnel associé aux services de lutte contre les dépendances ».


On souligne dans le rapport qu’une série de mesures a tout de même été adoptée au cours des dernières années pour favoriser la sécurisation culturelle, incluant la création par le ministère de la Santé et des Services sociaux d’une division sur la communauté, la culture et l’innovation. On note également la création de postes à l’appui de la sécurisation culturelle au sein du GTNO.


Mme Chorostkowski a souligné devant le comité une série d’autres mesures récemment mises en place, incluant la mise en place d’une formation obligatoire pour tous les employés du GTNO sur la sécurité culturelle et le racisme. « Nous savons qu’il est de notre devoir, alors que nous avançons vers la réconciliation, de revoir nos systèmes et nos propres façons de faire, pour les améliorer et les rendre plus sécuritaires pour les résidents autochtones. »


En outre, le rapport pointe des lacunes quant à l’évaluation de l’efficacité de ses services. « Nous avons constaté que le ministère et les administrations des services de santé et des services sociaux ignoraient si leurs services de lutte contre les dépendances parvenaient à aider […] à obtenir les résultats souhaités. Ils n’ont pas suffisamment mesuré les résultats pour la clientèle ou utilisé les données pour analyser les tendances. », souligne-t-on dans le rapport.

La parole aux collectivités

Présente lors de l’audience du 6 octobre, la vérificatrice générale, Casey Thomas, a répondu aux questions des députés présents. Questionnée à propos de la sécurité culturelle, la vérificatrice a suggéré au gouvernement de consulter les résidents des collectivités autochtones pour s’assurer d’avoir une définition claire du concept, en fonction de leurs réalités. « Ce n’est pas à nous à dire au gouvernement comment mesurer la réussite sur le plan de la sécurité culturelle, a-t-elle indiqué. Nous croyons qu’il est important que les gens se sentent en sécurité lorsqu’ils accèdent à ce type de services. »


Durant la séance, la députée d’Inuvik Twin Lake, Lesa Semmler, a évoqué la crise qui frappe sa région, le hameau de Tuktoyaktuk ayant rapporté quatre suicides au cours des trois derniers mois. Elle a notamment pointé du doigt les services de suivis après traitement contre les dépendances, qu’elle juge déficient. « Du personnel est embauché, mais n’est pas toujours éduqué et entrainé pour travailler dans les collectivités », a-t-elle déploré.


« Durant la COVID-19, nous avons perdu quelques-uns des amis de mon fils, qui se sont suicidés. Tout récemment, ma fille a perdu une amie de cette façon. Nous perdons nos enfants, à causer d’enjeux de santé mentale. Nous avons ici le plan d’un plan. Nous avons accompli des choses importantes. Mais nous essayons aujourd’hui de joindre les groupes autochtones pour travailler eux, été je sens qu’il y a tellement de groupes que nous n’arrivons pas à atteindre. »


À l’heure actuelle, les résidents ayant besoin d’être admis dans un centre de traitement des dépendances doivent être envoyés en Alberta, puisqu’il n’existe aucun de ces établissements aux TNO. Questionnée à ce propos, la sous-ministre a indiqué qu’une telle mesure n’était pas incluse au plan de travail du ministère, puisqu’elle n’est pas abordée dans le rapport de la vérificatrice générale.


Mme Cecchettoa a affirmé que, règle générale, l’approche actuelle offrait un bon taux de succès. « Ce dont nous avons besoin aux TNO, c’est une variété d’approches pour traiter les dépendances. Est-ce qu’un centre de traitement des dépendances permettrait d’offrir cette variété de services ? Probablement pas. Or, c’est une avenue que nous continuons à explorer », a-t-elle indiqué.


« Nous savons qu’avec un nouveau centre, du devrons tout de même envoyer des patients vers le Sud, car il ne répondrait pas à tous les besoins. Ce que nous explorons présentement avec les gouvernements autochtones serait une approche par régions, adaptée à chaque collectivité », a-t-elle ajouté.

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