top of page
  • Instagram
  • Facebook
  • Twitter
Photo du rédacteurRadio Taïga

Les ulus d’un artisan de Yellowknife repérés par Simons

Kenneth Ingniqjuk Piugattuk Mackay est un artisan inuit originaire de Yellowknife qui travaille le bois et le métal. Entre mise en valeur d’un savoir-faire traditionnel et écoresponsabilité de sa démarche, ses créations se retrouvent désormais en vente chez le célèbre détaillant Simons.


Marine Lobrieau


« J’ai toujours voulu être coutelier, mais pas spécifiquement d’uluit », lance l’artisan. L’ulu est un couteau traditionnel inuit dont la traduction signifie « couteau de femme ». « C’est un outil multiusage traditionnellement conçu pour les femmes, détaille l’artisan. À l’époque, c’était un objet très important à avoir et il est encore largement utilisé par les Inuits pour de nombreuses choses. »


Traditionnellement, l’ulu sert pour la découpe des aliments, la couture, mais aussi pour l’écharnage des peaux. « J’utilise le mien pour tout, de la récolte dans le jardin à la découpe des pizzas. D’ailleurs, c’est un excellent couteau à pizza ! »


Forgeron de profession, Kenneth Ingniqjuk Piugattuk Mackay a fondé Urban Inuk avant de s’offrir un partenariat avec l’enseigne Simons. (Courtoisie Kenneth Ingniqjuk Piugattuk Mackay)

Une collaboration avec Simons

Son premier ulu, l’artisan le confectionnera par nécessité, en 2018. « Nous avions déménagé dans le Sud, et ma femme n’avait pas d’ulu pour couper son maktaaq [met traditionnel composé de peau et de lard de mammifères marins]. J’ai montré une photo de ce ulu à ma mère, et elle était plutôt satisfaite. Elle me racontait que ma grand-mère en fabriquait de la même manière avec de vieilles lames de scie », se remémore-t-il.


Ce premier couteau signera le début d’une belle histoire entrepreneuriale. « Les gens ont commencé à me demander si je voulais en faire un pour eux aussi et après un flot de demandes, j’ai décidé de lancer Urban Inuk. »


Urban Inuk représente les valeurs de son créateur. L’entreprise qui se spécialise dans la conception d’ulu le fait à partir de matériaux recyclés dans une démarche écoresponsable de réutilisation des ressources, fidèle à la culture inuite et le qaujimajatuqangit inuit, le savoir traditionnel inuit.


Sa démarche et ses créations attireront l’œil des spécialistes de la célèbre marque québécoise de vêtements et de décoration Simons. « J’ai été contacté par l’enseigne l’année dernière pour voir s’il y avait un intérêt pour une future collaboration et les choses se sont vraiment mises en place cette année. »


Plusieurs ulus issus de ses collections Tarraq et Arvik sont commercialisés par la marque. Les objets peuvent être utilisés pour leur usage initial ou exposés comme une œuvre d’art. « C’est bien de voir une grande entreprise comme celle-ci travailler avec des artistes autochtones de manière collaborative et équitable. J’espère que d’autres entreprises suivront », réagit le coutelier au sujet de son partenariat.


Toujours à la recherche de perfectionnement, l’artisan a récemment suivi un cours de forge à l’Institut de technologie du nord de l’Alberta à Edmonton. « Ce cours était génial, s’exclame M. Mackay. Je suis ravi de faire évoluer ma propre pratique et surtout d’avoir la possibilité d’utiliser davantage de métal recyclé et donc de générer moins de déchets, c’est une notion très importante pour moi. »


Les réalisations de Kenneth Ingniqjuk Piugattuk Mackay sont disponibles sur son site Urban Inuk et dans les magasins Simons.

Comments


bottom of page