Les Ténois partagés sur l’admission de non-ayants droit
Malgré des consultations lancées précipitamment, plusieurs dizaines de résidents des TNO, dont une majorité d’ayants droit à l’éducation dans la langue de la minorité, ont répondu à une enquête en vue de la rédaction du nouveau règlement sur les admissions scolaires dans les écoles francophones.
La moitié des répondants à un sondage mené par le gouvernement des TNO se dit favorable à un élargissement des critères d’admission à l’école francophone pour les non-ayants droits.
Quelques 165 parents ténois ont répondu sur une base volontaire au sondage, mené en ligne du 7 au 13 juillet. L’enquête non probabiliste était effectuée en vue de la rédaction d’un nouveau règlement sur les admissions scolaires au territoire. L’analyse des résultats du sondage a été transmise à Radio Taïga par le ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. Les indices ci-bas sont ceux que le gouvernement a choisi de communiquer. Les données brutes du sondage n’ont pas été présentées au journal.
Si 50 % des répondants se disent favorables à étendre les critères d’admission pour permettre à plus de non-ayants droits de fréquenter les programmes de français langue première, 11 % croient que ces programmes devraient être réservés exclusivement aux ayants droit et 10 % estiment que seules les familles non-ayants droits dont parents et enfants parlent le français à la maison devraient être éligibles.
Il fallait être parent d’enfants résidant aux TNO pour répondre au sondage. Plus des deux tiers des répondants aux sondages (65 %) s’identifient comme ayants droit et un petit nombre sont des non-ayants droit dont les enfants sont admissibles à l’inscription en fonction des critères actuels; alors que 12 % des répondants étaient des parents non-ayants droit qui ne correspondent pas aux critères d’admission. Seulement 30 % des répondants ont indiqué parler français à la maison.
À l’heure actuelle, en plus des élèves correspondant à la définition d’ayant droit selon la Charte canadienne des droits et liberté — essentiellement, les élèves canadiens dont l’un des parents ou le frère ou la sœur ont étudié en français au Canada — on permet aussi l’admission de trois catégories de non-ayants droit : les immigrants francophones ou ceux dont la première langue officielle comprise est le français; les nouveaux arrivants allophones qui souhaitent s’intégrer à la société canadienne en français; et les Canadiens dont les aïeux étaient francophones, mais dont les descendants ont perdu l’usage de la langue. Les non-francophones nés au pays qui démontrent une connaissance et un engagement envers la langue française, dits « francophiles », ne sont pas admissibles.
Depuis l’adoption de la politique ministérielle sur les inscriptions, en 2016, un peu plus d’une vingtaine d’élèves non-ayants droits ont été admis dans les écoles francophones de Yellowknife et de Hay River.
Pourquoi l’école en français ?
Selon que les répondants au sondage soient ayants droit ou non, les motifs de leur intérêt pour l’instruction en français langue première diffèrent.
Chez les répondants ayant droits et les non-ayants droit admissibles, la première raison invoquée pour inscrire leurs enfants au programme francophone est de leur offrir l’occasion de recevoir leur instruction dans leur langue maternelle (67 %). Le maintien d’un lien avec la communauté francophone (38 %) et la possibilité de connaitre la culture francophone (34 %) sont d’autres motifs fréquemment évoqués. Tout de même 22 % des répondants ayants droit et non-ayants droits éligibles disent préférer l’école francophone pour que leurs enfants apprennent le français en tant que langue seconde.
Du côté des répondants non-ayants droits non éligibles à l’admission dans les écoles francophones, 60 % ont indiqué que d’encourager le bilinguisme ou le multilinguisme de leurs enfants constituait leur principal intérêt pour le programme francophone, tandis que 10 % affirment que le français est la langue officielle de préférence de leurs enfants.
Un certain nombre de répondants ayants droit ou non-ayants droit éligibles ont affirmé préférer ne pas envoyer leurs enfants à l’école francophone. Dans 40 % des cas, l’accès à des activités parascolaires conditionne ce choix d’inscrire les élèves ayants droit aux programmes majoritaires.
Nouveau règlement
À la suite de l’abrogation de la directive ministérielle sur les inscriptions aux programmes en français langue première, à la fin juin, le ministère de l’Éducation s’est lancé dans la rédaction marathon d’un nouveau règlement qu’on souhaite en place pour la rentrée scolaire 2020.
Après avoir recueilli une première vague de commentaires des conseils scolaires du territoire, une première ébauche de règlement est en cours de rédaction. Celle-ci sera ensuite soumise aux conseils scolaires pour recevoir à nouveau leurs commentaires en vue de la finalisation du nouveau règlement.
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