Le salaire minimum sera ajusté tous les ans aux TNO, en fonction du cout de la vie
Le territoire emboite le pas d’autres territoires et provinces du pays – dont le Yukon –, qui ont choisi d’ajuster leur salaire minimum en fonction de cette nouvelle formule de calcul.
Thomas Ethier – IJL Réseau.presse – L’Aquilon

Le salaire minimum des Territoires du Nord-Ouest sera désormais ajusté tous les ans, en fonction de l’augmentation du cout de la vie pour les résidents et des taux de salaire minimum des autres territoires et provinces du pays. La nouvelle mesure entrera en vigueur à compter du 1er septembre 2023.
La nouvelle méthode d’ajustement suivra une formule basée sur le changement en pourcentage de l’indice des prix à la consommation (IPC) pour Yellowknife, et le changement du salaire moyen aux TNO pour l’année précédente. Le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation en a fait l’annonce le 16 aout par communiqué de presse.
C’est dans les territoires canadiens que les salaires minimums sont les plus élevés au pays. Les TNO sont en troisième position, derrière le Yukon et le Nunavut. (Crédit photo : Thomas Ethier)
Selon le ministre, ces ajustements annuels se feront tant au bénéfice des résidents que de la communauté d’affaires. « L’utilisation de cette nouvelle formule [de calcul du salaire minimum] se traduira par des changements prévisibles, mesurables et fondés sur des données qui apporteront stabilité et prévisibilité à la communauté des affaires ténoise », indique le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, R.J. Simpson, dans le communiqué.
« Les entreprises pourront prévoir que le taux du salaire minimum sera ajusté le 1er septembre de chaque année, et les augmentations annuelles seront moins importantes, ce qui leur permettra de mieux absorber l’impact de chaque augmentation », ajoute-t-il.
Le gouvernement précise que les ajustements se feront uniquement à la hausse. Le salaire minimum ne sera pas revu à la baisse si le pourcentage de variation de l’IPC ou du salaire horaire moyen devait être négatif au cours d’une année donnée.
Une mesure réclamée
Depuis le 1er septembre 2021, le salaire minimum des TNO est de 15,20 $ de l’heure. Le comité sur le salaire minimum des TNO, qui était jusqu’alors responsable d’émettre les recommandations au GTNO pour l’ajustement du taux horaire, sera dissout pour laisser place à la nouvelle formule.
En regard de l’inflation record et de l’augmentation du cout de la vie qui s’impose au pays, des députés des TNO ont réclamé en chambre que le salaire minimum soit indexé au cout de la vie. Au printemps 2022, le ministre Simpson a laissé présager à l’Assemblée législative que des changements seraient annoncés dans un futur rapproché.
« Le comité sur le salaire minimum a fait un excellent travail et j’apprécie le travail de ses membres, mais, vous savez, étant donné les critiques des députés à propos de ce processus, je pourrais adopter une différente approche », avait-il déclaré en période de questions.
Selon le rapport 2022 sur le revenu de subsistance de l’organisme Alternative North, le salaire horaire minimal recommandé pour permettre à un ménage de deux adultes et de deux enfants de subvenir à ses besoins en 2022 serait de 23,28 $ à Yellowknife, de 17,81 $ à Fort Smith, de 21,32 $ à Hay River et de 22,59 $ à Inuvik.
L’organisme définit le revenu de subsistance comme un revenu qui « reflète ce que doit gagner un travailleur à temps plein pour pouvoir se permettre des dépenses de base, selon le cout réel des biens et services au sein de leur collectivité ».
Un rare salaire minimum
Le salaire minimum avait été temporairement augmenté à 18 $ de l’heure pour les employés qui ont adhéré au programme de Supplément au salaire, financé par le gouvernement pour atténuer les impacts de la pandémie.
Certains députés avaient plaidé en chambre pour maintenir le salaire minimum à ce seuil. « Il serait incroyable, voire totalement injuste, de redescendre le salaire minimum à moins de 18 $/h », avait affirmé le député de Frame Lake, Kevin O’Reilly. Selon lui, le besoin accru pour ce programme de supplément au salaire est une preuve que le salaire minimum régulier est beaucoup trop bas.
Le ministre Simpson avait alors répondu au député que les solutions aux enjeux de pauvreté ne pouvaient se limiter à l’augmentation du salaire minimum. Selon lui, une trop forte augmentation provoquerait des fermetures d’entreprises et l’augmentation du cout des biens vendus, conséquent à l’augmentation des frais d’exploitation liés aux salaires plus élevés.
« Les gens doivent se rappeler que le salaire minimum est une norme minimale, avait-il également fait valoir. Vous savez, il y a un marché des employés aux TNO. Nos salaires, en moyenne, sont beaucoup plus élevés que le salaire minimum. Seule une très petite proportion de la population, une jeune proportion, travaille au salaire minimum. Le salaire minimum n’est pas l’outil pour avoir un revenu de subsistance. »
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