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Photo du rédacteurNelly Guidici

La réserve faunique nationale de l’Arctique n’est toujours pas protégée de façon permanente



C’est au cours de deux jours de discussions à Whitehorse, que le comité directeur Gwich'in de l’Alaska et du Canada a mis en place une nouvelle stratégie afin que la Réserve faunique

nationale de l’Arctique soit protégée de façon durable.


Les 20 et 21 décembre 2024, le comité directeur Gwich'in (Gwich’in Steering Committee) s’est réuni à Whitehorse, au Yukon, pour discuter de la future stratégie de défense de la Réserve faunique nationale de l’Arctique (RFNA) sur la côte de la mer de Beaufort en Alaska. 



Lors de ces deux jours de discussion et de planification auxquels Pauline Frost, Chef de la Première Nation Vuntut Gwitchin au Yukon était présente, l’avenir de cette zone sacrée pour les nations Gwich’in de l’Alaska et du Canada a été au cœur des préoccupations. 



Sous la direction de personnes ainées présentes, le comité a travaillé à la mise en place d’une nouvelle approche stratégique dans laquelle les moyens législatifs, règlementaires et juridiques seront systématiquement utilisés pour obtenir la protection permanente de la réserve. 



« Nous continuerons à partager nos connaissances ancestrales, à amplifier nos voix et à appeler tous nos alliés, nos partenaires et nos amis du monde entier à se tenir à nos côtés », a déclaré Kristen Morland, directrice générale du comité directeur Gwich’in à l’issue des rencontres. 


Depuis sa création en 1988, le comité souhaite inscrire dans la loi américaine la protection permanente de la réserve où les femelles caribous de la harde Porcupine mettent bas. 



Or, avec l’arrivée prochaine de Donald Trump à la présidence, cette zone aussi appelée refuge arctique court toujours le risque d’être transformée en concessions de pétrole. L’agence gouvernementale de l’Alaska qui a pour objectif de “promouvoir, développer et faire progresser la prospérité générale et le bienêtre économique de la population de l’Alaska” met en avant les arguments économiques dont pourraient bénéficier les résidents de l’Alaska. La RFNA n’abrite pas que des caribous, son sous-sol regorge de plusieurs milliards de barils de pétrole selon le gouvernement fédéral. Or, le 8 janvier 2025, le bureau de gestion des terres (Bureau of Land Management) a annoncé n’avoir reçu aucune offre pour la vente de baux pétroliers et gaziers dans la région. Cette vente avait été mandatée par le Congrès et il n'existe actuellement aucun bail dans la plaine côtière.  


« Le manque d'intérêt des compagnies pétrolières pour le développement de l'Arctic National Wildlife Refuge reflète ce que nous et eux savons depuis toujours - il y a des endroits trop spéciaux et sacrés pour les mettre en danger avec des forages pétroliers et gaziers », a déclaré la secrétaire adjointe par intérim du département de l'intérieur américain, Laura Daniel-Davis. 


Par ailleurs, le comité a applaudi la décision du président Joe Biden de protéger de tout développement futur de forage pétrolier et gazier en mer et sur les côtes est et ouest des États-Unis, dans l’est du golfe du Mexique et dans le nord de la mer de Béring en Alaska. Cette décision, annoncée le 6 janvier 2025, concerne plus de 2 millions de km2. 



Même si cette mesure ne concerne pas directement la RFNA, Mme Morland estime que cette « protection fait écho à la lutte que nous menons actuellement pour préserver la Réserve sacrée de l’Arctique, car elles sont toutes deux essentielles au bienêtre des communautés autochtones et à la santé de notre planète. »



Il est aussi question de justice environnementale et des droits des peuples autochtones face aux changements climatiques, selon la directrice. La mission principale du comité reste inébranlable selon elle et la protection de cette zone qui va de pair avec la protection du savoir traditionnel et des sites sacrés Gwich'in est absolument incompatible avec le développement de l’exploitation pétrolière. 



La décision du président Biden est « cruciale et s’inscrit dans le cadre de notre mission de sauvegarde des terres, des eaux et des écosystèmes qui soutient notre mode de vie traditionnel ».



La dévastation causée par les forages pétroliers dans la RFNA est irréversible, rappelle-t-elle, et les compensations financières ne peuvent y remédier.  




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