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Photo du rédacteurNelly Guidici

L’inquiétante augmentation du trafic maritime dans l’océan Arctique


Les dernières données compilées par le groupe de travail de protection de l’environnement arctique marin du Conseil de l’Arctique (PEMA) montrent une augmentation exponentielle du trafic maritime en Arctique.


Nelly Guidici – IJL – Réseau.Presse – L’Aquilon – Arctique


Mis à jour en janvier 2024, le rapport préparé par le groupe de travail PEMA rapporte que, sur une période de dix ans, le trafic maritime dans l’ensemble de l’Arctique a augmenté de 37 %. En 2013, 1298 bateaux étaient comptabilisés contre 1782 en 2023. De plus 41 % de ces navires voyageant dans les eaux arctiques l’année dernière étaient des bateaux de pêche. Alors qu’en 2013, 533 bateaux de pêche avaient été comptabilisés, ils étaient près de 200 de plus, 10 ans plus tard, avec un nombre de 723 bateaux tous pavillons confondus.


(Source : PEMA)

Les changements de l’environnement marin, tels que la diminution de l’étendue de la glace de mer et la perte de glace plus ancienne et plus épaisse entrainent un allongement des saisons de navigation et l’accès à des régions de l’Arctique jusqu’alors difficile à atteindre. Plusieurs raisons contribuent à l’augmentation de la navigation dans l’Arctique selon Hjalti Hreinsson, chef de projet au PEMA.


« Nous nous concentrerons sur les facteurs de changement climatique à court terme, tels que le carbone noir et le méthane. Les réductions globales des émissions de carbone noir au cours des prochaines années modèreront le rythme du réchauffement de l’Arctique jusqu’en 2030, » peut-on lire dans le document développant les priorités de travail.


La Norvège, qui se présente comme un ardent défenseur de l’Arctique, doit mettre à jour ses objectifs concernant les émissions de carbone noir et doit adopter des mesures significatives d’après Clean Arctic Alliance et Bellona.


L’une des mesures avancées par les deux organismes vise la responsabilité de chaque état membre du Conseil de l’Arctique en leur demandant de publier un rapport actualisé sur l’état d’avancement de la mise en œuvre et du respect de leurs engagements à réduire les émissions de carbone noir de 25 à 33 % d’ici 2025 (sur la base des niveaux de 2013). Les priorités et les actions de la Norvège durant sa présidence au Conseil de l’Arctique seront déterminantes pour la santé future de l’océan Arctique selon Clean Arctic Alliance et Bellona.


« L’une des raisons, peut-être la plus importante, est l’augmentation de l’extraction des ressources naturelles, avance-t-il. Deux grands projets comme la mine de Mary River au Nunavut et le projet gazier de Yamal en Russie ont entrainé une augmentation de la navigation dans la zone polaire arctique. Le nombre de vraquiers (navire de charge destiné au transport de marchandises solides en vrac) a considérablement augmenté, tout comme le trafic des gaziers, alors qu’il n’y en avait presque pas dans cette zone avant 2018. »


Les navires de pêche sont, de loin, les plus présents dans l’océan arctique suivi par les navires transportant du cargo (181) et les vraquiers (119). Non seulement il y a de plus en plus de navires dans l’océan arctique, mais, en plus, ils naviguent sur des distances de plus en plus grandes. Entre 2013 et 2023, la distance totale navigué a plus que doublé avec une augmentation de 111 % et la distance parcourue par les vraquiers dans la zone polaire arctique a augmenté de 205 % entre 2013 et 2019.


Les émissions de carbone noir

Dans l’Arctique, les bateaux de pêche, les pétroliers et les cargos sont les plus gros émetteurs de carbone noir. Et comme le nombre de ces navires augmente dans les eaux nordiques, les émissions de carbone noir ont un impact significatif à la fois sur l’environnement et sur la santé humaine. Dans une lettre du 8 décembre 2023 adressée à M. Høglund, à la tête de la présidence norvégienne du Conseil de l’Arctique, les organismes Clean Arctic Alliance (regroupement international d’associations de protection de l’environnement) et Bellona ont demandé au Conseil de continuer d’agir sur leur lancée.


Tout en reconnaissant les efforts faits dans le passé, ces organismes estiment que « le moment est venu pour le Conseil de l’Arctique de faire preuve de leadeurship et de contribuer de manière significative à la création d’une dynamique forte propice à l’action sur cette question importante. Il est urgent que l’industrie du transport maritime agisse et réduise ses émissions de carbone noir qui ont un impact sur l’Arctique ».


Le monde attend de la présidence norvégienne qu’elle prenne l’initiative et qu’elle fixe un cap pour la durée de sa présidence qui aboutira à des résultats concrets en 2025 estime Sigurd Enge, conseillère principale pour les questions relatives au transport maritime et à l’Arctique au sein de l’organisme Bellona.


« Fixer de nouveaux objectifs ambitieux de réduction des émissions de noir de carbone et de gaz à effet de serre pour le transport maritime dans l’Arctique est une contribution tangible qui pourrait être convenue et mise en œuvre, » ajoute-t-elle.


Des mesures significatives

La lutte contre le réchauffement climatique est l’une des quatre priorités de la présidence norvégienne au sein du Conseil de l’Arctique avec une focalisation sur les émissions de méthane et de carbone noir en particulier.


En mai 2023, la présidence norvégienne avait indiqué vouloir travailler activement sur les impacts du changement climatique dans l’Arctique et sur la nécessité d’adapter le régime de gestion au changement climatique et sur les problèmes environnementaux associés à l’expansion de l’activité humaine.


« Nous nous concentrerons sur les facteurs de changement climatique à court terme, tels que le carbone noir et le méthane. Les réductions globales des émissions de carbone noir au cours des prochaines années modèreront le rythme du réchauffement de l’Arctique jusqu’en 2030, » peut-on lire dans le document développant les priorités de travail.


La Norvège, qui se présente comme un ardent défenseur de l’Arctique, doit mettre à jour ses objectifs concernant les émissions de carbone noir et doit adopter des mesures significatives d’après Clean Arctic Alliance et Bellona.


L’une des mesures avancées par les deux organismes vise la responsabilité de chaque état membre du Conseil de l’Arctique en leur demandant de publier un rapport actualisé sur l’état d’avancement de la mise en œuvre et du respect de leurs engagements à réduire les émissions de carbone noir de 25 à 33 % d’ici 2025 (sur la base des niveaux de 2013). Les priorités et les actions de la Norvège durant sa présidence au Conseil de l’Arctique seront déterminantes pour la santé future de l’océan Arctique selon Clean Arctic Alliance et Bellona.


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