L’aube du modernisme dans la musique classique 7
Entre 1873 et 1890, Antonin Dvorak a composé près de 130 œuvres, dont 6 symphonies, 5 opéras et 24 chants chorals. Nombre d’entre elles s’inscrivent dans la tradition de la musique classique, transmise et structurée par les conservatoires de musique. Enracinées dans les fondements philosophiques du Romantisme, ces compositions expriment les sentiments et émotions du compositeur à travers des poèmes, des mythologies et des légendes nationales. Parmi elles, les Duos moraves, un cycle de 23 chansons accompagnées au piano, témoignent de cette fusion artistique, inspirée des poèmes moraves.
Les Danses slaves, quant à elles, se distinguent par leur originalité et leur beauté. Structurées en deux séries de huit danses chacune, composées entre 1878 et 1886, elles s’inscrivent dans un mouvement plus large de compositions romantiques, à l’instar de celles de Schubert, Haydn, Brahms, Liszt et Berlioz. Ces danses, influencées par les traditions hongroises et tchèques, étaient souvent animées dans les bars et les évènements sociaux de l’Empire autrichien par des groupes tziganes.
L’œuvre de Dvorak, notamment les Danses slaves, suscite un vif intérêt en Angleterre, en Allemagne et en Russie, où ses compositions religieuses, telles que le Stabat Mater, sont également très demandées. En 1893, alors qu’il est devenu directeur du Conservatoire national de New York, fondé en 1885 par Jeannette Meyers Thurber et modelé sur le Conservatoire de musique de Paris, Dvorak compose sa célèbre Symphonie du Nouveau Monde. Cette symphonie marque un sommet dans sa carrière, incarnant la mission du conservatoire de promouvoir les principes philosophiques du Romantisme tout en soutenant l’expression de l’identité américaine.
Ainsi, tout au long de sa vie et de sa carrière, Dvorak a su fusionner les influences classiques, romantiques et folkloriques pour créer une musique riche en émotions et en identité, explorant les profondeurs de l’âme humaine à travers ses compositions.
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