L’aube du modernisme dans la musique classique 5
La structure et les performances de l’orchestre symphonique du Théâtre Provisoire de Prague à partir de 1862, dirigé successivement par les compositeurs Jan Nepomuk Mayr jusqu’en 1866 et ensuite par Bedřich Smetana, sont au cœur de la Renaissance tchèque, s’inscrivant parmi les mouvements nationalistes européens et marquant le passage du
Romantisme au Modernisme dans la musique classique occidentale. Pour Antonin Dvorak, qui occupe le poste de chef de pupitre des violons jusqu’à la session d’automne de 1873, cette période représente une mise en pratique des connaissances acquises lors de sa formation musicale scolaire. Il évolue dans un contexte où de nombreux chefs de file du romantisme européen dirigent l’orchestre, interprétant leurs compositions les plus pures, parmi lesquels Richard Wagner, Johannes Brahms, Mily Balakirev et Franz Liszt.
Bien que plusieurs œuvres attribuées à Antonin Dvorak aient été composées avant ses performances à l’orchestre du Théâtre Provisoire, nombre de ces partitions ont été perdues. Parmi celles qui ont survécu, ses œuvres majeures commencent à émerger durant ses années de service dans cet orchestre.
Ces compositions fusionnent les influences musicales du romantisme, caractérisées par l’expression émotionnelle du compositeur, avec des motifs folkloriques nationaux et des structures formelles développées de la musique classique traditionnelle, telles que celles des cantates, messes et symphonies, marquant ainsi le début du modernisme.
Les quatre premières œuvres majeures de Dvorak sont composées en 1865, alors qu’il a 24 ans. La Symphonie no 1, la Symphonie no 2 et le Concerto pour violoncelle et orchestre no 1 suivent les structures de la tradition classique, tandis que la quatrième œuvre, « Le Cyprès », s’inscrit dans le cadre du romantisme. Basée sur des poèmes en langue tchèque exprimant l’amour, cette composition est dédiée à la charmante Josefina Čermáková, l’une de ses étudiantes, et cristallise les sentiments et émotions vécus par Dvorak à travers les vers du poète tchèque Gustav.
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