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L’aube du modernisme dans la musique classique 23

Oscar Aguirre

Entre 1891 et 1897, Gustave Mahler rayonne en tant que Chef d’orchestre à l’Opéra de Hambourg. Sa maitrise scientifique de l’espace musical, où se combinent les timbres des instruments placés en relation avec leurs pupitres et l’audience, s’étend à travers l’Europe, les États-Unis et la Russie. Ainsi, il contribue à l’institutionnalisation de l’art du chef d’orchestre, l’art de coordonner et de purifier les plages sonores résultant de l’interaction des solistes et des pupitres dans l’espace acoustique, trouvant ses racines historiques dans le rôle du chef de chœur.


Le terme « chef de chœur » est souvent confondu avec celui de « chantre » (Kantor), mais une distinction subtile existe entre ces deux termes. Le chantre (cantor) apparait dans l’histoire en référence aux personnes qui, dès l’Antiquité, avaient pour rôle de chanter des louanges et des psaumes dans les synagogues, terme retrouvé dans le Tanakh (Bible hébraïque) associé au temple de Salomon. Ce rôle correspond aujourd’hui au hazan. Dans la tradition chrétienne, le chantre est celui qui dirige les chants liturgiques dans les grandes cathédrales et temples. Cette fonction, dans l’Église catholique et sous la direction du pape Grégoire, était réservée à un ordre de chantres spécialisés dans la précision vocale et mélodique des psaumes et autres chants liturgiques. Dans la tradition germanique, le terme « Kantor » équivaut au chantre, appliqué par exemple à Johann Sebastian Bach en tant que Kantor de l’Église luthérienne Saint-Thomas à Leipzig.


Historiquement, la différence entre « Kantor » et « chef de chœur » réside dans leurs racines respectives : ce dernier trouve son origine dans les monastères bénédictins du Moyen Âge, après que le moine Guido d’Arezzo a développé un système de notation musicale représentant six des notes musicales sur un système graphique, qui est la portée (qui ne deviendra composée de cinq lignes qu’à la Renaissance). Ce système a permis aux compositeurs d’œuvres vocales polyphoniques de représenter les différents pupitres vocaux. C’est dans ce contexte que le rôle du chef de chœur émerge, interprétant les partitions et dirigeant les sonorités complexes qui évoluent à la Renaissance, comme celles créées par Giovanni Palestrina.


Ce n’est qu’à la fin du baroque que les orchestres commencent à être structurés selon des familles instrumentales (cordes, bois, vents et percussions), nécessitant des compositeurs pour coordonner des solos et des pupitres instrumentaux dans des œuvres de plus en plus complexes.

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