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Oscar Aguirre

L’aube du modernisme dans la musique classique 16

Le séjour de Claude Debussy au Collège de France à Rome est pour lui l’occasion non seulement d’écrire ses compositions, mais aussi de perfectionner ses connaissances et ses capacités à composer en utilisant les structures sémantiques musicales déjà développées par les grands compositeurs qui l’ont précédé et qui sont contemporains à lui – transmises par les Conservatoires et les écoles de musique de son époque.


C’est une occasion pour lui de s’affirmer dans ses innovations, dans ses propres structures sémantiques, qui impliquent plusieurs changements de tonalité, de gammes et de rythmes dans ses œuvres, qu’il défendait déjà lors de son apprentissage au Conservatoire de Paris, contre l’avis de ses professeurs de composition.

C’est à Rome qu’il commence à composer des œuvres qui reflètent les idées des écrivains représentant des courants artistiques en opposition aux structures classiques. Il y compose la première version de sa cantate La Damoiselle élue, dont le poème et le tableau sont l’œuvre de Gabriel Charles Dante Rossetti, poète et peintre londonien ayant fondé le préraphaélisme en 1848, en opposition au conformisme académique de l’Académie Royale de Londres.


La copie de ses écrits est envoyée au Conservatoire de Paris, qui juge qu’il est incompréhensible – jugement qui avait également été porté sur d’autres de ses compositions. C’est la principale raison pour laquelle il décide de ne pas continuer en tant que boursier du Conservatoire et de retourner à Paris. De retour à Paris, il rencontre Gabrielle Dupont, qui devient sa muse pendant une dizaine d’années, période pendant laquelle il compose environ huit pièces pour piano et voix, tout en restant fidèle à son propre style avant-gardiste.


C’est à cette période qu’il rencontre plusieurs poètes et compositeurs appartenant à des écoles de pensée innovantes, parmi lesquelles se trouve le poète Etienne Mallarmé, l’un des fondateurs de l’école du Symbolisme, travaillant dans des structures poétiques faites d’images hermétiques remplies de métaphores et de figures littéraires, riches en néologismes.


École à laquelle participe, parmi d’autres poètes, Paul Valéry, tous admirateurs de l’œuvre de Richard Wagner. C’est dans ce contexte qu’il compose l’une de ses œuvres maitresses, le Prélude à l’après-midi d’un faune, inspiré par le poème éponyme écrit par Etienne Mallarmé, qui décrit les éloges qu’un faune fait sur la beauté des nymphes.

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