Immigration : La FFT demande des données et des objectifs en termes de francophonie
Denis Lord
IJL- Réseau.Presse- L’Aquilon
Tout en saluant la performance récente du Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest (PCTNO), la Fédération franco-ténoise critique l’absence de données sur la présence francophone dans celui-ci.
Le programme d’immigration fédéral des candidats est adapté à chaque province et territoire. Il aide les individus ayant les compétences, la formation et l’expérience nécessaires pour contribuer à l’économie à obtenir la résidence permanente. Aux TNO, il se décline dans les volets Employeur, Francophone (MÉCF) et volet Entrepreneur.
Le 22 juillet dernier, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest annonçait que pour la première fois depuis sa création, le Programme des candidats des Territoires du Nord-Ouest (PCTNO) avait atteint et dépassé le quota de 300 demandes annuelles fixé par le fédéral. En 2023, le PCTNO avait reçu 139 candidatures.
Manque de données
La Fédération Franco-Ténoise (FFT) se réjouit de ce dépassement mais déplore « qu’aucune donnée chiffrée claire émise par le gouvernement ne permette de déterminer le nombre de candidatures francophones parmi le nombre total reçu ». L’organisme demande en outre que soit fixée une cible spécifique aux francophones, proportionnelle au quota annuel attribué aux TNO par le gouvernement fédéral. « Une telle cible permettrait non seulement de préserver le poids démographique de la communauté franco-ténoise », avance la FFT dans un communiqué daté du 26 juillet, « mais représenterait aussi un atout pour le GTNO dans son mandat d’amélioration de l’offre de services en français. »
Le GTNO a indiqué qu’une hausse du quota pourrait être profitable, mais sans évoquer le facteur linguistique.
Des iniquités
Entre 2017 et 2022, 16 des 26 demandes demandes d’immigrants francophones au PCTNO ont été approuvées. Malgré une croissance, l’objectif d’augmenter annuellement de 5 % le nombre de demandes de candidats francophones n’a pas été atteint.
En début d’année, la FFT soulignait avec dépit que plusieurs exigences sont plus élevées dans le volet Francophone que dans le volet Employeur du programme, ce qui a a pu contribuer à la modestie des résultats. « On demande aux francophones de maîtriser les deux langues », soulevait alors la responsable des communications et des relations publiques de la FTT, Mélika Malabo. « Pourquoi? Le français devrait suffire. »
La FFT dénonçait également la clause de fonds d’établissement spécifique au volet francophone, qui exige du candidat la preuve qu’il possède 10 000$ en banque en plus de 2000 $ par personne à charge. « Pourtant, la personne est parfois déjà sur place comme travailleur temporaire, relevait Mélika Malabo. Dans le volet Employeur, on demande seulement le contrat de travail et le taux horaire. »
Enfin, l’atteinte du quota fixé au PCTNO incite la FFT à avancer qu’il faut investir davantage dans les services d’accueil et d’établissement afin de répondre aux besoins des personnes immigrantes et de favoriser la rétention des candidats.
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