Hausse du salaire minimum
Le salaire minimum dépassera le seuil des 15 $/h en septembre, mais est-ce suffisant?
Le salaire minimum augmentera de 1,74 $/h en septembre prochain pour s'établir à 15,20 $/h. Mais puisque les travailleurs à bas salaire ont bénéficié d'une subvention salariale mise en place dans le cadre de la pandémie qui a, de facto, augmenté le salaire minimum à 18 $/h, certains percevront cette «hausse» comme une baisse importante de leurs revenus. (Crédit photo: Pexels)
Thomas Ethier – IJL – Territoires
Le salaire minimum des Terriotires du Nord Ouest passera de 13,46 $ à 15,20 $ de l’heure, le 1er septembre 2021. Le ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, R.J. Simpson, en a fait l’annonce le jeudi 11 mars.
Il s’agira du second taux horaire minimum le plus élevée des territoires et des provinces, après le Nunavut.
La dernière augmentation du salaire minimum des Territoires du Nord-Ouest date de 2018.
Le ministre a indiqué que cette augmentation permettra d’arrimer le salaire minimum à l’augmentation du cout de la vie et du salaire horaire moyen depuis ce dernier changement.
Cet ajustement permettra également, selon lui, d’avantager le territoire par rapport au reste du pays. « Cette augmentation assurera […] d’harmoniser davantage notre ratio du salaire minimum au salaire moyen avec celui du reste du Canada, et de nous assurer d’être plus compétitifs par rapport à nos juridictions voisines », a-t-il affirmé.
La décision d’augmenter ainsi le salaire minimum normal de 1,74 $ aurait notamment été prise en regard des recommandations du Comité sur le salaire minimum, mis en place en 2013.
Ce comité, qui se rencontre tous les deux ans, est composé de deux représentants du patronat, deux représentants des travailleurs, un représentant des organismes communautaires et deux représentants du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. Le comité se rencontre tous les deux ans pour discuter de potentiels changements au salaire minimum, pour ensuite présenter trois options au ministre en place.
Des députés exigent plus
Depuis le printemps 2020, le salaire minimum a été temporairement élevé à 18 $ de l’heure pour les employés qui ont adhéré au programme de Supplément au salaire, financé par le gouvernement pour atténuer les impacts de la pandémie. En date du 10 mars 2021, 2360 salariés des TNO ont pu en profiter, peut-on lire sur le site web du ministère des Finances.
Ce programme doit prendre fin le 31 aout prochain, à la veille de l’entrée en vigueur du nouveau salaire minimum régulier de 15,20 $ de l’heure.
Certains députés ont plaidé au cours des derniers mois pour ne pas redescendre le salaire minimum en dessous de 18 $ de l’heure, salaire auquel sont habitués 9 % des salariés du territoire depuis bientôt un an.
Le député de Kam Lake, Kevin O’Reilly, a soulevé la question en chambre le 9 février, « Il serait incroyable, voire totalement injuste, de redescendre le salaire minimum à moins de 18 $ de l’heure », a-t-il affirmé. Selon lui, le besoin accru pour ce programme de supplément au salaire est une preuve que le salaire minimum régulier est beaucoup trop bas.
En période de débat, le ministre Simpson avait alors affirmé au député que les solutions aux enjeux de pauvreté ne pouvaient se limiter à l’augmentation du salaire minimum. Selon lui, une trop forte augmentation provoquerait des fermetures d’entreprises et l’augmentation du cout des biens vendus, conséquent à l’augmentation des frais d’exploitation liés aux salaires plus élevés.
M. O’Reilly avait également souligné l’opacité du processus entourant les changements au salaire minimum des Territoires du Nord-Ouest, notamment en ce qui a trait au Comité sur le salaire minimum, qu’il avait alors qualifié de « mystérieux ».
« Il n’y a pratiquement aucune information sur le site Web du GTNO à propos de ce comité, incluant les membres qui y siègent, et leurs objectifs, a-t-il avancé. Même les rapports semblent devoir demeurer secrets, puisqu’ils ne se trouvent pas sur le site Web du ministère et n’ont pas été déposés à l’Assemblée. »
Le ministre Simpson a notamment expliqué que les rapports de ce comité ne sont pas rendus publics, puisque ces recommandations sont adressées à un membre du conseil des ministres.
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