Festival Whooping Crane : les organisateurs sont fiers
Denis Lord
IJL- Réseau.Presse- L’Aquilon
Les organisateurs de la première édition du Festival Whooping Crane, qui s’est déroulé à Fort Smith du 5 au 8 septembre, se disent fiers du déroulement de l’événement et prêts à récidiver.
La grue blanche (whooping crane), qui peut atteindre 1,5 mètre de hauteur, est le plus grand oiseau d’Amérique du Nord. « Cette espèce effectue un retour depuis les années 1940, alors qu’il ne subsistait plus que 22 individus dans le monde », selon le site Internet de Conservation de la nature Canada. « Aujourd’hui, on trouve environ 600 grues blanches à l’état sauvage et en captivité. En 2017, un nombre record de 98 nids a été enregistré dans le parc national Wood Buffalo. »
« L’espèce était presque éteinte, mais le travail qui a été fait à Fort Smith a été très bénéfique », assure un des coorganisateurs du festival, Daniel Wiltzen. […] Elles sont encore en voie de disparition, mais la population est plus forte et continue de croitre. Renaitre après avoir frôlé l’extinction, c’est une histoire incroyable. »
Activités
Le festival proposait plusieurs rencontres avec des spécialistes de la grue blanche, dont la biologiste américaine Matti Bradshaw, de l’International Crane Foundation, et Ronnie Schaefer (lire le texte Ronnie et les grues ) ainsi que d’autres espèces menacées. Autres activités au programme : randonnée dans les Plaines salées et près des rapides de la rivière des Esclaves, bricolage au Makerspace, visite à l’observatoire Roberta Bondar, souper communautaire.
La grande absente dans tout ça, c’était la grue blanche elle-même, dont on parlait beaucoup, mais qu’on ne voyait pas.
« Les grues sont ici pour nicher et nourrir leurs petits », explique Patricia Heaton, du Conseil métis de Fort Smith. « C’est un mauvais moment pour mettre en place une interaction avec les humains. » Ronnie Schaefer, un ornithologue autodidacte, analyse les choses différemment.
« J’ai échangé avec des biologistes sur les manières de ne pas les déranger, dit-il. Et on pourrait faire quelque chose de similaire à ce qui se pratique à Aransas au Texas, [où les grues hivernent]. C’est bruyant là-bas, il y a entre 40 et 50 bateaux par jour sur la voie maritime, avec les cornes de brume et les sifflets. Et il y a deux millions de personnes dans cette région, alors qu’ici, il n’y a que des moustiques, des phlébotomes et des bulldogs. On peut faire quelque chose. […] »
« J’aimerais emmener les gens au printemps ou durant l’été, en juillet par exemple, alors que les grues ont leurs petits. On ne va pas les déranger. Si elles étaient assises sur leurs œufs, peut-être qu’elles s’en iraient. Je ne veux pas que ça arrive. Je réfléchis à la manière de s’en approcher et de les montrer aux gens. »
Une association
La ville de Fort Smith, les Premières Nations de Salt River et de Smith’s Landing et le Conseil métis de Fort Smith — le Thebacha Leadership Council — se sont associés pour créer le Festival Whooping Crane.
« Le Festival a tellement bien été, je suis très, très fière de tous les organisateurs s’exclame Emily Prescott, coordonnatrice d’évènements pour Smith’s Landing. […] Tous ces organisateurs n’avaient jamais eu la chance de travailler ensemble sur des évènements et ça s’est passé sans problème. Le fait que la communauté ait coopéré et participé rend tout ça encore plus beau. »
Selon Mme Prescott, la randonnée aux Plaines salées ont attiré une quarantaine de personnes, la danse des tambours le triple, et le souper communautaire, plus de 200 personnes.
« La chose spéciale, c’est que nous avons invité des gens du Texas, parce que les grues migrent de là-bas. Nous avons aussi des gens du zoo de Calgary, de Yellowknife, de Hay River et de l’extérieur. C’est tellement bien quand on voit des gens d’ailleurs s’assembler ici et avoir du plaisir. Nous voulons que ce soit plus gros l’an prochain. »Une réunion du Thebacha Leadership Council a eu lieu à la fin de festival, le 8 septembre pour en dresser un bilan, mais ses conclusions n’étaient pas encore publiques au moment d’aller sous presse.
Pour dynamiser l’économie
Les leadeurs locaux cherchaient un projet à grande échelle pour dynamiser le tourisme et l’économie, contextualise Daniel Wiltzen, de la ville de Fort Smith, et le Festival Whooping Crane a été identifié comme répondant à ce critère.
« Le festival est centré sur la conservation et le potentiel de développement d’une économie de tourisme de conservation, énonce-t-il. C’est la première chance que nous avons de véritablement tester ça et de permettre à chaque organisation d’évaluer ce que ça fait d’emmener les gens dans la nature, avec une attentions sur les oiseaux. »
M. Wiltzen, qui est agent de développement touristique et économique, se montre heureux d’avoir pu mettre en contact le grand public avec des spécialistes. Il ajoute que les organisateurs tireront des leçons de cette première édition en vue de préparer la prochaine. « Peut-être que le Festival Whooping Crane devrait avoir lieu quand les oiseaux arrivent », songe-t-il.
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