Confinement : Yellowknife se questionne
La municipalité de Yellowknife se pose des questions quant aux règles de confinement imposées par la santé publique, incluant la fermeture des frontières jusqu’à l’obtention d’un vaccin.
Le 10 juin, la mairesse Rebecca Alty exprime des craintes face aux effets potentiels de ces mesures. « Des conversations devront commencer à avoir lieu avec le GTNO, quant au moment où seront ouvertes les frontières, et sous quelles modalités », affirme Mme Alty.
Le sujet a été abordé dans le cadre du Discours annuel de la mairesse sur la situation de la municipalité, présenté par la chambre de commerce de Yellowknife. Plusieurs propriétaires d’entreprises étaient présents à cette rencontre virtuelle.
D’abord questionnée sur les efforts qui seront entrepris par la municipalité pour attirer les touristes du territoire et du Nunavut, Mme Alty a élargi son propos au reste du Canada.
« La bulle de voyage établie avec le Nunavut sera bénéfique, mais on se demande également à quel moment les frontières avec le reste du Canada seront ouvertes, et quelles mesures devront être mises en place, souligne-t-elle. […] Si les frontières demeurent fermées jusqu’à ce qu’il y ait un vaccin, ce sera très difficile pour notre industrie touristique et pour nos entreprises de service. »
Discussions entre collectivités
La mairesse affirme que des questions entourant les mesures de confinement en place seront abordées le15 juin, lors d’une rencontre de l’Association des collectivités des TNO. L’idée d’implanter des mesures d’assouplissement adaptées aux régions, qui n’engloberaient pas nécessairement tout le territoire, pourrait être mise de l’avant.
Un consensus devra toutefois être établi entre les municipalités avant de présenter des requêtes au GTNO, indique Mme Alty.
« Les petites collectivités veulent préserver la fermeture des frontières, ce qui est tout à fait naturel, puisqu’elles n’ont pas d’hôpital ou de centre de santé pour gérer une potentielle éclosion de COVID-19. À Yellowknife, y aurait-il des chances de faire les choses autrement ? Nous nous rencontrons lundi, puis irons de l’avant à partir de là. », indique-t-elle.
Effet boule de neige
Mme Alty a soulevé certaines inquiétudes générées par les mesures de confinement actuelles, dont celles liées au risque de perdre des résidents. « L’Alberta ouvre ses piscines et arénas ce vendredi. Selon le plan des TNO, les nôtres n’ouvriront qu’en phase 4, lorsqu’un vaccin sera disponible, relève-t-elle. Comment va-t-on parvenir à garder nos résidents aux TNO, si tous ces services sont fermés aussi longtemps ? On commence à appréhender l’effet boule de neige de ces mesures. »
On apprenait le 10 juin que les frontières des TNO ne pourront pas être fermées aux non-résidents, puisque cette règle est inconstitutionnelle. Les visiteurs devront naturellement se soumettre au protocole d’isolement. Selon Mme Alty, d’un point de vue économique, cette annonce ne génère qu’un enthousiasme limité.
« Certains nouveaux parents seront heureux, par exemple, de pouvoir accueillir des membres de leurs familles, qui s’étaient vu refuser l’accès aux TNO jusqu’à maintenant, a-t-elle souligné. Ces gens fréquenteront également les commerces. Mais on doit surtout entâmer les conversations sur les mesures qui pourront être mises en place pour assouplir les restrictions de la santé publique actuellement en place. »
On s'attend à ce que la seconde phase de déconfinement du plan « Une reprise avisée » soit enclenchée vendredi, 12 juin.
Thomas Ethier IJL -Territoires
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