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Budget 2021 : un «optimisme prudent»

Caroline Wawzonek présente un second budget équilibré, mais envisage aussi un avenir plus austère.

La ministre des Finances des TNO, Caroline Wawzonek, a présenté un budget de plus de 2,1 milliards de dollars, le 4 février. Plus des quatre cinquièmes des revenus du territoire proviennent de transferts fédéraux. (Capture d'écran: ntassembly.ca)


Pas de déficit, pas de coupes budgétaires et pas de hausses de taxes cette année. C’est la promesse de la ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Wawzonek, qui a prononcé le discours du budget cet après-midi, le 4 février. Or, derrière cette apparence de stabilité, la ministre ne s’en cache pas, dans le contexte d’une économie territoriale chancelante et d’une baisse des revenus de l’État, cette approche budgétaire «n’est pas durable».


«La croissance sera ralentie par des obstacles à long terme comme la maturité prochaine des mines de diamants, le vieillissement de la population et le manque de diversification économique et d’activités dans le secteur privé, sauf si nous apportons des changements structurels majeurs», a mis en garde la ministre des Finances.


Les revenus autonomes de l’État accusent une baisse significative. On anticipe qu’ils s’élèveront à peine à 322 millions $ en 2021. Pour pouvoir financer ses dépenses de 2,1 milliards $ tout en dégageant un surplus de 69 millions $, le gouvernement territorial est contraint d’emprunter. On envisage que la dette territoriale augmente de 1,33 milliard $ au 31 mars 2021.


L’excédent budgétaire, note la ministre, «ne suffira pas à couvrir les 441 millions de dollars du plan d’immobilisation approuvé en octobre dernier, ni a entamer la dette déjà accumulée».


Au final, c’est le gouvernement fédéral qui sauve encore une fois la mise. Les revenus de transfert fédéraux (1,9 milliard $) comptent maintenant pour 85 % des recettes du territoire, dont plus de 120 millions $ en transferts spéciaux octroyés pour éponger les dépenses liées à la pandémie.


Alors que les données brossent plutôt le portrait d’un gouvernement vivant au-dessus de ses moyens dans un contexte de ralentissement économique soutenu, Caroline Wawzonek a défendu un «optimisme prudent» face à la conjoncture actuelle.


«Bien que plusieurs, dont moi-même, aient par le passé déploré le peu de diversité de notre économie, la forte présence du secteur public nous a aidés à conserver un taux d’emploi et un revenu disponible stable», note-t-elle.


La ministre estime en outre que la résilience et l’ingéniosité des Ténois permettront de renverser la tendance actuelle en préconisant, notamment, les investissements en éducation et dans les «technologies vertes».


Relance économique

Alors que la communauté d’affaires des TNO réclame à cor et à cri des engagements du gouvernement pour venir en aide aux secteurs les plus affectés par les mesures de santé publique, Caroline Wawzonek n’avait pas trop le choix d’aborder le thème de la relance économique.


«Les mesures de confinement partout dans le monde, signale-t-elle, les fermetures de frontières, la réticence à prendre l’avion ou l’impossibilité de le faire, ainsi que la baisse de la demande mondiale en matière de diamants, de fourrures et d’observation des aurores boréales signifient que nos secteurs les plus sévèrement atteints prendront plus de temps à se remettre sur pied.»


Or, si la ministre affirme vouloir «mettre en branle rapidement une relance flexible et adaptée», elle indique aussi que l’incertitude de la pandémie rend cette planification hasardeuse et qu’il serait risqué «d’investir trop tôt». Elle salue, au passage, «la patience du milieu des affaires».


Au final, on retrouve assez peu d’éléments dans ce budget qui s’apparentent à un plan de relance économique : 936 000 $ pour la stratégie touristique Tourisme 2025 et 400 000 $ de plus pour le Programme d’encouragement aux activités minières.


Le budget prévoit aussi une baisse significative de l'impôt sur les sociétés qui passe d'un taux de 4 % à 2 %.


Faits saillants

Parmi les nouvelles dépenses annoncées dans ce budget, notons :

  • une augmentation de 30 millions $ du budget de la Santé

  • 25 millions $ pour les 22 priorités de l’Assemblée législative

  • 7 millions $ supplémentaires pour les Services à l’enfance et à la famille

  • 4 millions $ supplémentaire pour le programme d’aide au revenu

  • la création d’un programme d’éducation menant à l’obtention d’un diplôme en langues autochtones (600 000 $)

En français

Alors que la ministre avait longuement parlé en français lors de son premier discours du budget, cette fois-ci, elle n’a prononcé que quelques mots dans la langue de Gabrielle Roy.


La parlementaire qui maitrise le mieux le français à l’assemblée territoriale a notamment annoncé dans leur langue aux Francoténois des investissements de plus de 700 000 $ pour l’éducation francophone, une somme entièrement couverte par le gouvernement fédéral qui profitera à la Commission scolaire francophone des TNO, mais aussi au Collège nordique.


Pour les Ténois qui suivaient le discours du budget en direct par webdiffusion, cette partie de l’allocution a étrangement été présentée en interprétation tłı̨chǫ.


Frida Kahlo aux pieds

C’est une tradition au Canada, lorsqu’un ministre des Finances prononce le discours du budget la coutume veut qu’il soit chaussé de nouveaux souliers.


Peu avant le discours, Caroline Wawzonek, a partagé sur Facebook le détail de ses choix vestimentaires en soulignant que tout ce qu’elle porte, y compris d’élégantes bottes de cuir à talons hauts, avait été acheté dans des boutiques indépendantes de Yellowknife.


On note les chaussettes à l’effigie de la peintre surréaliste et icône féministe Frida Kahlo.


Avec les informations de Thomas Ethier

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