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Photo du rédacteurNelly Guidici

Aucun accord international sur la pollution plastique : Conseil Circumpolaire Inuit se dit inquiet

Du 25 novembre au 1er décembre 2024, la cinquième séance du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique (CIN-5) s’est tenue à Pusan, en République de Corée. Instaurée par l’assemblée des Nations Unies pour l’environnement en 2022, dans le but d’élaborer un nouvel accord juridique contraignant sur la pollution plastique d’ici la fin 2024, cette séance n’a pas abouti à la signature d’un accord. 


Le Conseil Circumpolaire Inuit estime que les voix des peuples autochtones de

l’Arctique ne sont pas prises en consideration lors des négociations.


Le Conseil Circumpolaire Inuit (CCI), présent durant cette semaine de négociation, a fait part de ses préoccupations à l’issue de la séance. 


« Il est très inquiétant que les États soient incapables de se mettre d’accord sur des négociations aussi cruciales », a déclaré Sara Olsvig, présidente du CCI.


Pour Steven Guilbault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, la détermination du Canada pour la signature d’un accord ambitieux demeure tout aussi grande. 


« La lutte contre la pollution plastique à l’échelle internationale n’est pas terminée, et nous continuerons de faire avancer l’objectif d’un traité ambitieux et inclusif ».



Des négociations difficiles


Alors que le CCI participe à toutes les sessions de négociation depuis le début du processus en Uruguay à l’automne 2022, les négociations de Busan se sont déroulées à un rythme effréné et ont été émaillées de difficultés. Les peuples autochtones et les observateurs n’ont pas eu accès à l’ensemble des salles et n’avaient pas non plus la possibilité d’intervenir. 

« Plusieurs sessions de négociation ont complètement exclu les observateurs sans explication, laissant l’impression d’un processus non transparent et inefficace », a déclaré le CCI par voie de communiqué de presse le 4 décembre 2024.

Ce n’est que dans les dernières minutes de la séance plénière que le CCI a pu faire une déclaration finale. Par ailleurs, le président des négociations aurait produit des documents officieux présentant les positions consolidées des États membres, sans que de véritables négociations de texte aient eu lieu, d’après le CCI, qui se dit très préoccupé par ce processus et par le texte qui en résulte, auquel il manque désormais des passages importants.


Lisa Qiluqqi Koperqualuk, vice-présidente du CCI, s’alarme de cette situation et demande que « le texte du traité fasse référence aux droits individuels et collectifs des peuples autochtones, y compris les droits à l’autodétermination et à la participation pleine et effective, comme le stipule la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».


Adoptée par l’assemblée générale le 13 septembre 2007, la déclaration stipule qu’un processus équitable, indépendant, impartial, ouvert et transparent doit permettre aux peuples autochtones de participer pleinement à ce processus lorsqu’il concerne leurs terres, territoires et ressources. 


Or, comme le rappelle Mme Qiluqqi Koperqualuk, l’Arctique est affecté de manière disproportionnée par le changement climatique, mais aussi par la pollution, y compris la pollution plastique.


« Des espèces arctiques, du cabillaud, au bélouga en passant par le fulmar, ont été retrouvées avec des volumes élevés de plastique dans leur estomac et la situation risque d’empirer, ce qui aura un impact négatif sur notre sécurité alimentaire et notre droit à un environnement propre, sain et durable », a déclaré la vice-présidente du CCI.


Une étude publiée le 5 mars 2024 révèle que 90 % des oiseaux des régions arctiques et antarctiques ont ingéré plus ou moins de morceaux de plastique. Le mergule nain, le fulmar boréal, le goéland bourgmestre et le guillemot de Brünnich, qui sont des oiseaux vivant dans des environnements arctiques, sont tous touchés par cette pollution. 



Incertitude sur la suite du processus


Des dysfonctionnements identiques avaient déjà été relevés par le CCI lors de la COP29 sur le changement climatique où le texte sur les droits des peuples autochtones a été supprimé. 


« Nous appelons les États à remédier à ces dysfonctionnements afin que nous puissions aller de l’avant avec l’urgence requise et convenir d’un texte de traité solide qui s’attaque véritablement à la pollution plastique pour le bien de l’humanité », a déclaré Sara Olsvig, présidente du CCI.


Une session de négociation supplémentaire sera organisée pour tenter de parvenir à un accord, mais ni le lieu ni la date n’ont encore été dévoilés.



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