AFTSO : inauguration du bureau de Fort Smith
La directrice générale de l’Association franco-ténoise du Sud et de l’Ouest (AFTSO), Mila Benoit, partage ses perspectives sur la portée du bureau et les projets à venir.
Cristiano Pereira – ILJ – Réseau.Presse – L’Aquilon
L’Association franco-ténoise du Sud et de l’Ouest (AFTSO) a ouvert son bureau à Fort Smith, marquant ainsi une nouvelle ère pour la communauté francophone locale. Au cours d’un entretien accordé à Médias ténois, la directrice générale Mila Benoit a partagé comment ce bureau renforce le sentiment d’appartenance et l’engagement des membres. Elle a également dévoilé les initiatives éducatives et culturelles à venir, soulignant l’évolution significative de l’AFTSO depuis sa fondation en 1999.
Médias ténois : De quelle manière ce bureau va-t-il influencer la communauté francophone locale pour favoriser une participation et un engagement plus fort de ses membres ?
Mila Benoit : Je pense qu’avoir un bureau, un local sur place pour que les gens se rassemblent, qu’ils sachent que c’est l’association qui est là, ça va créer un sentiment d’appartenance envers l’association plus grand que quand l’employé est basé en dehors de la communauté. Le simple fait qu’il y ait quelqu’un de là sur place, les gens se sentent plus rattachés, mais [ça va] aussi dans l’autre sens. Dans le fond, l’association se sent plus redevable envers ses membres de la communauté parce qu’on est là et que l’on comprend plus leurs besoins.
Ça peut augmenter la participation et l’engagement parce que les membres se sentent plus rattachés à l’association. Et nous aussi, on se sent plus rattachés à notre mandat à Fort Smith. Puis je pense qu’avoir un bureau basé à Fort Smith affecte la communauté francophone, mais ça affecte aussi la communauté de la majorité, la communauté des Métis, la collectivité des Chippewa, puis le peuple Cree, parce qu’on n’est plus simplement un organisme qui est basé à Hay River, on est rendu un organisme qui est d’ici.
Ils nous voient, ils nous entendent parler.
Quels sont les plans spécifiques de l’AFTSO pour impliquer les jeunes de la région dans le développement communautaire et la francophonie ?
Présentement, notre approche, c’est vraiment d’offrir des services directs au personnel enseignant et aux écoles. Par exemple, j’ai eu des rencontres à Fort Smith avec l’école primaire et l’école secondaire pour voir quel genre de soutien est-ce que les professeurs directement ont besoin. Donc, on n’est pas nécessairement dans l’aspect macro, on est vraiment dans l’aspect micro. Puis là, par exemple, cet après-midi, je m’en vais donner un atelier de poterie dans la classe d’immersion de première à quatrième année à l’école GBT.
C’est un peu ça, notre approche… Donner du soutien dans les écoles où il y a des besoins, être en contact direct avec les jeunes, c’est vraiment ça qui est important pour nous, c’est ça notre approche. Il y a deux groupes de parents qui se sont mobilisés à Fort Smith d’un point de vue primaire et secondaire et on travaille beaucoup avec eux aussi.
Les parents ont un énorme rôle à jouer dans notre mandat de jeunesse, ce qui encourage l’engagement communautaire de leurs jeunes en français. On veut aussi organiser des activités d’un peu plus grande envergure pour les jeunes qui vont venir au début de l’année, à partir de notre prochaine année fiscale, le 1er avril 2024, puis on aimerait organiser des activités en français qui rassemblent les jeunes autant de Hay River et Fort Smith pour créer un sentiment d’appartenance encore plus grand envers le slave sud puis pas juste envers leur ville.
Pouvez-vous fournir des exemples d’évènements que l’AFTSO envisage d’organiser à Fort Smith ?
Pour les trois prochains mois, on a un atelier artistique qui va s’en venir au mois de février. On est en train de voir la possibilité de recevoir un artiste qui vient faire un spectacle pour la communauté et pour les écoles. On donne du soutien au club de français à l’école secondaire. Puis on fait venir des invités de la communauté dans les classes de français pour faire des liens entre l’institution puis la communauté. On va avoir des cours de français qui vont se donner à partir du mois de janvier, d’un niveau débutant et intermédiaire. On va évaluer le potentiel d’un camp de vacances pour le slave sud. Puis on a évidemment nos cabanes à sucre qui vont s’en venir au mois de mars.
Ça donne un peu une idée de ce qui s’en vient pour les trois prochains mois. On est aussi en train d’évaluer le potentiel d’offrir des services en petite enfance à Fort Smith, parce que c’est clairement un besoin d’avoir des services en petite enfance en français, mais on ne sait pas encore comment ça va ressembler à quoi dans le concret.
Comment le passage du mandat Jeunesse TNO de la FFT à l’AFTSO influence-t-il les initiatives et les occasions offertes aux jeunes francophones dans la région ?
Clairement avoir le mandat jeunesse TNO, ça nous a permis d’avoir une petite partie du salaire pour embaucher une deuxième employée, puis de créer plus ces liens-là justement avec les écoles, autant à Hay River qu’à Fort Smith. Puis aussi de représenter nos jeunes d’un point de vue national, mais que ce soit les jeunes aussi des régions qui soient représentés, puis pas seulement les jeunes de Yellowknife.
Le fait qu’on est déjà basé ici, et qu’on organise déjà des activités avec les écoles, les jeunes nous connaissent, ils nous reconnaissent, ils savent ce qu’on fait, ils ont déjà un sentiment d’appartenance un peu plus fort que si c’est quelqu’un de Yellowknife qui vient présenter rapidement en ligne des occasions jeunesse. Nous, on peut se déplacer sur place, aller dans les écoles, expliquer de fond en comble, parler avec les parents, puis adapter notre stratégie avec les différents jeunes parce qu’on les connait, ce qui fait qu’on sait quels jeunes pourraient bénéficier de tel genre d’activité, qui serait intéressé etc.
Ça nous a permis de renforcer notre mandat communautaire et culturel auprès de la jeunesse, puis de donner du soutien direct autant aux enseignants, aux écoles, aux parents. Puis éventuellement, maintenant, vu qu’on a eu un peu de cet argent-là et qu’on a pu avoir des employés, c’est ça aussi qui nous permet en fin de compte d’avoir deux bureaux, et qui nous permet d’avoir solidifié notre soutien à Fort Smith parce que si on avait eu seulement un employé encore en poste, je ne pense pas que le développement vers Fort Smith se serait fait de manière aussi rapide, bien que très nécessaire.
Comment l’association a-t-elle évolué depuis sa fondation à Hay River ?
On a quand même beaucoup évolué. Quand je suis arrivée en 2019, ça ne faisait que quelques années, même pas, qu’il y avait assez d’argent pour avoir un poste à temps plein.
À ce moment-là, ce n’était même pas une direction générale. Puis, depuis les cinq dernières années, il y a eu officiellement un poste de direction générale de nommé. Il y a eu l’expansion vers Fort Smith. Il y a eu une deuxième employée engagée. Tout ça, c’est des éléments qui ont évolué depuis la fondation en 1999.
Les propos de Mila Benoit ont été édités à des fins de clarté ou de concision.
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