Évacués aux TNO : une rentrée des classes bouleversée
Face à l’incertitude de la date de retour à Yellowknife et à Hay River, personne ne sait quand les écoles TNO pourront commencer leur année scolaire. Les quelque 230 élèves des deux écoles francophones ont la possibilité de commencer les classes dans les provinces où ils sont évacués, une mesure optionnelle et temporaire. Médias ténois s’est entretenu avec la directrice générale de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO), Yvonne Careen.
Médias ténois : Vu la situation, je suppose que vous ne pouvez pas encore donner de date pour le début de l’année scolaire à Yellowknife et Hay River.
Yvonne Careen : Non, il n’y a pas de date officielle encore. On ne sait même pas quand les employés essentiels vont être capables d’y retourner.
En attendant, on sait que tous les élèves francophones déplacés pourront intégrer les écoles des provinces où ils ont été évacués. Avez-vous une idée sur le nombre d’enfants déjà inscrits dans ces écoles d’autres provinces?
Non, on n’a pas encore cette idée. Puisque c’était optionnel, on n’a pas demandé qu’ils nous rendent des comptes. On sait, par contre, qu’il y a une famille à l’école Mercier, à Whitehorse, et on sait qu’il y a une famille au Québec. À part ça, on n’a pas de détails sur les autres familles.
Comment les autres commissions scolaires des autres provinces ont-elles réagi à ce besoin? Comment cette communication entre vous s’est déroulée?
Nous avons fait pareillement avec les élèves de Hay River quand ils ont vécu l’évacuation l’année dernière. Donc, mes collègues se sont mis à écrire des courriels pour voir ce qu’ils pouvaient faire, s’il y avait quelque chose qu’ils pouvaient nous offrir pour nous soutenir. Alors je leur ai parlé de cette possibilité et tout d’un coup j’avais toutes les réponses dont j’avais besoin à tous les détails dont j’avais besoin. J’ai mis ça en forme de tableau pour communiquer aux parents et dépendant de la date de rentrée de chacune des écoles les parents pouvaient, ou non, s’inscrire. Mais c’est optionnel et temporaire.
Les 175 élèves de l'École Alain St-Cyr, ainsi que les quelque 55 élèves de l'École Boréale ont été évacués sur ordre des autorités, il y a de cela quelques semaines. (Photo : Cristiano Pereira)
Avez-vous une idée du temps qu’il faudra pour que l’école se réorganise lorsque les gens seront de retour à Yellowknife?
Une fois que les gens seront à Yellowknife, c’est une question de vérifier l’état de l’édifice parce que tout le monde est parti à l’épouvante. À l’École Allain St-Cyr, par exemple, il y avait le camp d’été qui était là… Est-ce qu’ils ont eu la chance de nettoyer avant de quitter? On n’avait pas fini de cirer tous les planchers comme on le fait chaque été, donc ça reste à faire. On n’a pas fait le grand nettoyage que l’on fait normalement au début de l’année scolaire parce qu’on a été évacué. Il y a donc ce processus de préparation de l’édifice lui-même.
Après ça, il y a aussi l’organisation interne, mais même si les travailleurs essentiels vont être appelés plus vite, les enseignants eux-mêmes ne seront pas appelés tout de suite. On a du monde partout au Canada, du Québec jusqu’à la Colombie-Britannique et au territoire du Yukon, donc ça va prendre plusieurs jours avant que ces gens-là arrivent.
Et une fois arrivées, ça va prendre un jour ou deux pour pivoter pour être prêt à accepter les élèves. Alors, on ne sait pas exactement.
On sait que, une fois que tout le monde est là, ça va prendre probablement trois à cinq jours pour pouvoir faire le travail nécessaire.
Quels conseils souhaitez-vous donner aux parents des enfants évacués?
C’est de continuer à profiter des moments qui leur sont offerts. S’ils veulent accéder aux écoles, ils n’ont qu’à suivre les conseils que j’avais mis dans le communiqué. Sinon, c’est de l’adaptation et une fois qu’on est opérationnel que tout va rouler sur des roulettes et on va être prêt à accommoder leurs enfants et l’apprentissage commencera officiellement.
On parle de 175 élèves à Allain St-Cyr et à peu près 55 à l’École Boréale…
Oui, et il faut comprendre que la situation n’est pas pareille à Hay River et Yellowknife. On ne sait même pas quand les gens de Hay River vont être capables de retourner chez eux. On parle de deux situations très différentes. C’est certain que ça va se faire en deux temps.
Allain St-Cyr sera ouvert pour recevoir les élèves de Hay River s’ils en ont besoin?
S’ils en ont besoin. Je ne vais pas te dire oui tout de suite, et il faut que je parle en mon nom : si les gens de Hay River reviennent dans le Nord, est-ce qu’ils vont avoir les mêmes bénéfices qu’ils avaient dans le Sud? Ça dépend de ce que les TNO pensent offrir aux sinistrés ou évacués de Hay River. Si les évacués de Hay River sont mieux placés et mieux servis en Alberta versus à Yellowknife… moi, si j’étais à leur place je resterais en Alberta. On ne sait aucunement ce qui va arriver pour ces évacués encore.
Y a-t-il quelque chose que je ne vous ai pas demandé et que vous aimeriez ajouter parce que vous pensez que c’est pertinent?
Je voulais juste remercier tout le monde qui travaille de près ou de loin, parce qu’il y a des gens fatigués sur le terrain à Hay River et à Yellowknife qui ont mis beaucoup de temps et d’énergie pour sauver les deux villes et à s’arranger pour que tout se passe en ordre et qu’on puisse finalement, dans les prochains jours ou semaines, retourner chez nous. Chapeau à ceux qui travaillent là-dedans. Et un gros merci aux parents pour tenir le coup.
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